Alors qu’Emmanuel Macron ne viendra finalement pas s’exprimer face aux maires, les présidents des trois grandes associations d’élus ont réaffirmé leur alliance face au gouvernement.
François Baroin (LR), président de l’Association des maires de France, et ses deux vice-présidents le socialiste André Laignel (également président du Comité des finances locales) et l’UDI Philippe Laurent (président par ailleurs du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale) ont reçu Dominique Bussereau (Ex-LR), président de l’Assemblée des départements de France et Renaud Muselier (LR), président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et représentant Région de France. « C’est la première fois dans l’histoire de notre congrès que sont mis à l’honneur les régions et les départements » a d’ailleurs souligné François Baroin.
« Depuis 1982, jamais les régions, communes et départements n’ont travaillé ensemble », a rappelé le président de l’AMF. Les associations d’élus avaient tendance à se regarder « en chien de faïence ». « Chacun tirait la couverture à soi » dans les relations avec l’Etat. Plus question de cela désormais, le mouvement « Territoires unis » doit empêcher ce fonctionnement, trop favorable à l’Etat dans les négociations.
Ambiance policée
Mais les propos sont restés beaucoup plus posés qu’au lancement du mouvement à Marseille, fin septembre. Pas d’attaque contre le « populisme d’Etat » ou de référence aux « précieuses ridicules » à Paris.
« Il faut un travail systématique en commun [entre nos associations], comme nous l’avons sur le terrain entre les différents échelons », a expliqué Dominique Bussereau. « Nous avons décidé d’avoir systématiquement des positions communes pas dans une optique politicienne mais pour prouver le besoin d’une troisième phase de la décentralisation », a-t-il ajouté.
« Celui qui paie décide »
Plus véhément, Renaud Muselier a posé la question des moyens accordés aux collectivités pour « assumer [leurs] compétences » : « Celui qui paie doit décider », a résumé le président de PACA, se demandant « pourquoi les territoires sont si maltraités ou mal considérés par l’Etat »
« Si l’Etat décide des choses, il le paie. Si nous payons, nous sommes co-décisionnaires », a complété François Baroin.
Les trois associations travaillent donc sur une plateforme de revendications à présenter au gouvernement. Conformément à l’accord de Rennes, des réunions en région sont organisées. L’une des premières a eu lieu mi-novembre à Dijon. Les propositions communes sur l’avenir du rôle des collectivités et leur financement doivent sortir dans les prochains mois…
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