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Rencontre nationale des territoires

13 milliards d’euros en moins et une rĂ©forme fiscale en plus

Publié le 17/07/2017 • Par Cédric Néau • dans : A la Une finances, Actualité Club finances, France

Emmanuel Macron à la Conférence nationale des territoires, en juillet dernier.
Emmanuel Macron à la Conférence nationale des territoires, en juillet dernier. Cédric Néau
L’exécutif national a alourdi la contribution des collectivités au redressement des comptes publics de 3 milliards soit 13 milliards d’ici 2022. Cet effort, plus important que sous le précédent quinquennat pourrait être décliné dans cinq chantiers différents, à lancer dès cet été. Les élus locaux acceptent mal cette nouvelle diète et se consolent avec un projet de réforme fiscale où ils pourraient retrouver des marges de négociation et de manoeuvre financières.

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Cet article fait partie du dossier

Fiscalité locale : comment relancer la machine ?

 

Ce n’est pas 10, mais 13 milliards que les collectivités devront trouver dans leurs ressources de fonctionnement pour participer au redressement des comptes publics d’ici la fin du quinquennat. « C’est plus élevé que ce que nous avions anticipé, mais c’est la part qui correspond à la dépense des collectivités », a reconnu Emmanuel Macron, venu ouvrir les ateliers thématiques de la première conférence nationale des territoires ce 17 juillet.

Si le président de la République, tout comme Gérald Darmanin ministre de l’Action et des comptes publics, ont indiqué que le gouvernement n’avait finalement pas retenu le principe de baisse unilatérale des dotations, ils enjoignent les collectivités à réaliser des économies sans attendre : « C’est un pari. La logique aurait voulu que nous passions par la baisse des dotations, mais nous ne le ferons pas », a prévenu Emmanuel Macron. « Mais les collectivités doivent faire leur part de réduction de dépenses sans en passer par une baisse des dotations, car ces dernières sont la visibilité qu’elles réclament », a-t-il poursuivi, appelant à la capacité de chacun de « réaliser des économies intelligentes ».

Pour conclure ce pacte de responsabilité avec les collectivités, l’Etat les appelle à s’associer à cinq chantiers de manière à atteindre les objectifs fixés par la France en termes de déficit public (voir encadré). « Le pacte financier doit être l’occasion de sécuriser les contributions des collectivités au redressement des comptes de la nation » a présenté Gérald Darmanin devant les représentants des élus.

« Pacte léonin »

Les collectivitĂ©s doivent rĂ©aliser ainsi des Ă©conomies « équivalent Ă  0,15 % du PIB en 2018, soit 12 % des dĂ©penses des APUL, alors qu’elles rĂ©alisent 20 % des dĂ©penses totales » selon GĂ©rald Darmanin qui s’engage Ă  ce que l’Etat, dont la part de ses dĂ©penses atteint 35 % du total, rĂ©alise en mĂŞme temps 48 % des Ă©conomies demandĂ©es.

André Laignel, en sa qualité de président du Comité des finances locales, ne voit pas la situation sous cet angle : « L’an dernier, les collectivités ont participé à la réduction du déficit grâce à son solde excédentaire. Il faut donc que le pacte répartisse l’effort de chacun en fonction de son poids dans la dette publique » tonne-t-il, dénonçant dans ces conditions « un pacte léonin impossible à signer dans l’état ».

« Nous sommes sous le choc » reconnait Nicolas Portier, dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral de l’AssemblĂ©e des communautĂ©s de France, « mais nous allons examiner les pĂ©rimètres et les modes opĂ©ratoires, notamment s’il s’agit de rĂ©ductions uniformes ou adaptĂ©es aux capacitĂ©s des bassins de vie ».

« Quelles dépenses visées ? »

L’effort demandĂ© aujourd’hui est plus important que sous le quinquennat Hollande. Pourtant, la mĂ©thode diffère sensiblement. Il ne s’agit pas de rĂ©duction de recettes de fonctionnement mais de dĂ©penses, ce qui, comptablement, n’a pas la mĂŞme incidence sur l’Ă©pargne brute. de plus, les associations d’élus souhaitent avoir des compensations notamment via des dotations d’investissement supplĂ©mentaires pour amortir le choc.  Elles semblent avoir d’ores et dĂ©jĂ  Ă©tĂ© entendues : « Le mĂ©canisme pourrait ĂŞtre assorti d’un bonus en dotation d’investissement pour les collectivitĂ©s ayant Ă©tĂ© plus loin dans l’effort de maĂ®trise des dĂ©penses », a prĂ©cisĂ© GĂ©rald Darmanin.

Mais ce ne sera vraisemblablement pas suffisant pour rassurer les élus locaux qui appellent l’Etat à faire la distinction « entre les dépenses qui sont la traduction du prix des services publics des autres désignées comme mauvaises » relève François Baroin, président de l’Association des maires de France. « Quelles dépenses seront visées ? Tout investissement engendre de nouvelles dépenses de fonctionnement. Seront-elles concernées » s’interroge Olivier Dussopt, président de l’Association des petites villes de France (APVF), qui ne croit pas à un dispositif de suivi « pour 36 000 communes » ?

« Les 13 milliards d’économie, c’est la mauvaise nouvelle » reconnait Jean-Luc Moudenc, président de France urbaine qui se demande si « les élèves qui ne sont pas bons la première année risquent le coup de règle l’année suivante ».

« L’exonération de TH est de l’enfumage »

Le prĂ©sident Macron a confirmĂ© sa volontĂ© d’exonĂ©rer la taxe d’habitation Ă  80 % des Français par tiers Ă  partir de 2018. Cet impĂ´t « ne regarde pas la capacitĂ© de contribution des contribuables » et est « injuste territorialement ». Comme ils l’ont dĂ©jĂ  fait savoir, les Ă©lus locaux sont unanimement opposĂ©s Ă  cette mesure : « D’autres impĂ´t sont tout aussi injustes comme la TVA » grince François Baroin.

« Cette annonce se contredit avec les toutes les ambitions annoncĂ©es par le prĂ©sident (voir par ailleurs) », glisse Olivier Dussopt. L’inquiĂ©tude sur cette rĂ©forme, qui ressemble « à de l’enfumage », selon Vanek BerbĂ©rian prĂ©sident de l’Association des villes rurales de France (AMRF), est d’autant plus grande que le mot « dĂ©grèvement n’a pas Ă©tĂ© prononcé », s’inquiète Jean-Luc Moudenc. « Ce serait un moindre mal » se dĂ©sole François Baroin. Pour convaincre les Ă©lus locaux, l’Etat pourrait consentir Ă  intĂ©grer tout ou partie de la dynamique des bases physiques et mĂŞme la dynamique des taux, selon des proches du dossier.

Les acteurs concernés regroupés dans une commission ad hoc ont jusqu’au printemps prochain pour faire des propositions.

La réforme des valeurs locatives abandonnée ?

Pour les associations d’élus, une alternative existe pourtant à l’exonération de TH : « On peut atténuer les inégalités de cet impôt en menant à bout la réforme des valeurs locatives. Or, A demi-mots, le Président de la République a justement fait comprendre que celle concernant les locaux d’habitation pourrait être abandonnée : « j’ai peur que certains aient déjà essayé de le faire. On ne va pas refaire ces batailles déjà perdues », a-t-il déclaré.

Les Ă©lus locaux pourraient pourtant en faire la mère des prochaines batailles, la taxe foncière sur la propriĂ©tĂ© bâtie -principale ressource fiscale des collectivitĂ©s avec 30 Me en 2015 – Ă©tant basĂ©e sur ces mĂŞmes valeurs locatives.

Part d’impĂ´t national

L’exécutif réfléchit plutôt à développer de nouvelles ressources pour les collectivités que de s’acharner sur le sauvetage de la TH. Emmanuel Macron feint de réfléchir tout haut :

« Je souhaite que nous ouvrions dans le cadre d’une commission de travail, une rĂ©flexion profonde sur la refonte de la fiscalitĂ© locale avec le maintien de l’autonomie fiscale, la prĂ©servation du lien entre les habitants et la commune et qu’on rĂ©flĂ©chisse Ă©ventuellement Ă  une part d’impĂ´t national qui pourrait ĂŞtre attribuĂ©e aux communes, via la CSG ou la CRDS par exemple, qui est un impĂ´t au moins proportionnel et plus intelligent que ne l’est l’actuelle taxe d’habitation.»

Une rĂ©flexion qui a sĂ©duit l’AMF. France Urbaine de son cĂ´tĂ© pourrait y voir une opportunitĂ© pour faire avancer leur proposition de transfĂ©rer l’impĂ´t national vers les dĂ©partements afin de rĂ©cupĂ©rer leur part de la taxe sur le foncier bâti (13 milliards).

Recentralisation du RSA

Le chef de l’Etat a également évoqué une recentralisation du RSA, voire de tout ou partie des Allocations individuelles de solidarité (AIS), à moins que les participants à la conférence nationale des territoires optent pour une amélioration des compensations, « ce qui supposerait de renforcer la péréquation horizontale », déjà très exigeante pour les territoire les plus favorisés.

Ils ont jusqu’au printemps pour trancher, le mode de financement choisi devant être intégré au PLF 2019, selon le souhait d’Emmanuel Macron.

Les élus locaux, ayant compris qu’ils devaient aboutir d’ici la fin de l’année, veulent croire à « une année blanche sur les efforts financiers demandés » avant d’attaquer cette nouvelle descente vertigineuse des dépenses publiques locales.

Cinq chantiers financiers très attendus

Avant de conclure tout pacte financier sur la base d’une économie des dépenses des collectivités de 13 milliards, le gouvernement souhaite au préalable ouvrir cinq chantiers, qui devront être conclus d’ici le 2 décembre, date prévue pour la deuxième conférence nationale des territoires.

  1. -S’accorder sur la trajectoire des dépenses publiques. Le gouvernement propose la nomination d’un groupe de travail constitué de « trois ou quatre personnalités qualifiées pour identifier dès cet été la façon de réduire les dépenses de fonctionnement et atteindre la cible de la trajectoire. Le  résultat de ces travaux pourrait être présenté en Comité des finances et de la gestion publique locale avant la deuxième CNT, c’est-à-dire avant décembre. » Quatre noms ont été proposés : Philippe Josse, Pierre Jamet, Gilles Carrez, Nicole Bricq ou « d’autres ensemble si vous le souhaitez », ajoute Gérald Darmanin. L’Observatoire des finances et de la gestion publique locale verra également son rôle accru : « il pourrait être plus largement mobilisé et réaliser une revue des dépenses locales » a expliqué le ministre des Comptes publics.
  2. -Redéfinir une condition de recentralisation du RSA et plus généralement des Allocations individuelles de solidarité. Le chantier sera lancé à partir de septembre prochain.
  3. -Définir les conditions de la réforme de la taxe d’habitation. « Il faut ouvrir le débat dès maintenant » lance Gérald Darmanin. Ce chantier porte sur 8,5 milliards d’euros. L’idée est « d’apporter aux collectivités des recettes équivalentes », au-delà de la question de compensation et des dégrèvements « qui aura lieu l’an prochain ». En creux, le gouvernement veut ouvrir le débat sur la nécessité « de conserver ou non cet impôt et voir l’opportunité de le remplacer en conservant le principe d’autonomie fiscale ».
  4. -S’accorder sur une révision complète des ressources des collectivités. Cette problématique élargit la précédente. Gérald Darmanin a dénoncé « des processus d’abattement complexes souvent illisibles, de dotations de fonctionnement, d’investissement, des  remboursements de versement, des recettes fiscales, des prélèvements divers, produits de domaine, etc. ». Il veut donc initier « une remise à plat indispensable notamment pour les ressources fiscales » quitte à « redéfinir les conditions de ressources de chaque strate ».  Ce chantier devra être également lancé d’ici à l’automne.
  5. -Souplesse pour mieux maitriser la dépense locale : Cette volonté passe par une réduction des normes « qui se rajoutent année après année ». Pour juguler l’inflation normative, le gouvernement « veut mieux associer les collectivités dès l’élaboration de ces lois. » Il veut également conduire un travail de simplification et de réduction du stock de normes, veut donner la priorité à l’expérimentation et redonner son rôle au CNEN. Surtout, il souhaite former un groupe de travail pour « travailler sur tous les outils donnant aux collectivités la souplesse nécessaire à la réduction de dépenses de personnels dans le cadre de la fonction publique territoriale ».

Cet article fait partie du Dossier

Fiscalité locale : comment relancer la machine ?

Sommaire du dossier

  1. Terra Nova propose la mise en place d’une « contribution rĂ©sidentielle »
  2. Taxe foncière : une augmentation des bases fiscales inégalitaire et à haut risque
  3. Fiscalité locale : la Cour des Comptes veut tout changer
  4. Les DG d’intercommunalitĂ©s veulent repenser la fiscalitĂ© locale
  5. Fiscalité locale, le coup de grâce
  6. Suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales : les impensés de la réforme
  7. 850000 contribuables exonĂ©rĂ©s de taxe d’habitation vont devoir repayer en 2021
  8. Fin de la taxe d’habitation : tous ces petits détails qui fâchent
  9. « Il faut un principe constitutionnel d’autonomie fiscale des collectivitĂ©s »
  10. Réforme fiscale : les premières propositions du gouvernement
  11. Le gouvernement dévoile sa réforme fiscale cette semaine
  12. La grande histoire de la fiscalité locale
  13. Le CFL vote pour un dĂ©grèvement total mais temporaire de la taxe d’habitation
  14. L’agence S&P met en garde sur « l’impact clairement nĂ©gatif » de la rĂ©forme fiscale sur les dĂ©partements
  15. Réforme fiscale : les départements perdront leur taxe foncière
  16. Baisser la fiscalité locale, une réponse efficace pour relancer l’économie ?
  17. L’Ă©quation finale du CFL pour remplacer la taxe d’habitation
  18. RĂ©forme fiscale : « on est au devant de rĂ©flexions lourdes de consĂ©quences »
  19. Le remplacement de la taxe d’habitation divise le bloc local
  20. Les négociations sur la réforme fiscale s’annoncent tendues
  21. Ce que propose la mission Richard-Bur pour remplacer la taxe d’habitation
  22. Réforme de la fiscalité : le scénario du gouvernement se précise
  23. Le Cese appelle Ă  « rĂ©former en profondeur » la fiscalitĂ© locale
  24. Charles GuenĂ© : « l’impĂ´t doit cesser d’ĂŞtre territorialisĂ© »
  25. 13 milliards d’euros en moins et une rĂ©forme fiscale en plus
  26. La rĂ©forme de la taxe d’habitation se fera par dĂ©grèvement : quel impact sur les communes ?
  27. La fin des impĂ´ts locaux, une Ă©ventualitĂ© plutĂ´t qu’une fatalitĂ© !
  28. Fiscalité locale : un système à bout de souffle
  29. Quelle fiscalité locale pour demain ?
  30. FiscalitĂ© locale : un chantier Ă  reprendre d’urgence !
  31. Le poids des impôts directs locaux pour chaque niveau de collectivités
  32. La révision des valeurs locatives, mère de toutes les réformes
  33. La Cour des comptes pousse à la réforme fiscale
  34. ExonĂ©ration de la taxe d’habitation : recadrons le dĂ©bat !
  35. Guy Gilbert : « Le bassin de vie est l’Ă©chelle pertinente pour trancher les questions fiscales »
  36. Les impĂ´ts locaux coĂ»tent cher Ă  l’Etat… et aux collectivitĂ©s !
  37. Les 19 propositions du CFL pour réformer la fiscalité locale
  38. Réforme fiscale : main basse sur les ressources des départements
  39. L’impôt local victime de la technique
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