« Il n’y a pas de fatalité dans les difficultés que connaît la ruralité, celle-ci a des facteurs d’attractivité indiscutables. Il faut sortir de la culture du handicap pour rentrer dans la culture de projet », a exhorté Pierre Jarlier, maire de Saint Flour, et membre de la commission « Agenda rural », qui a inspiré le plan pour la ruralité du gouvernement annoncé le 20 septembre dernier.
Les élus présents à la table ronde étaient l’illustration de cette ruralité dynamique que veut mettre en avant la mission Agenda rural, entre création d’un réseau de services d’informations de premier niveau dans les mairies des Côtes d’Armor, création d’un établissement public de coopération culturelle pour porter un musée d’art naïf à Vic-sur-Breuil…
Difficultés et inquiétudes
Les élus ont cependant fait part de leurs difficultés et inquiétudes, que ce soit par rapport au réseau France Services qui devrait remplacer les maisons de services publics, mais qui nécessite deux agents à temps plein ; sur la question du zéro artificialisation nette, qui pourrait trouver une réponse avec la mobilisation des logements vacants, à condition d’avoir des outils adéquats ; sur la question de l’ingénierie de projet, particulièrement complexe dans les territoires ruraux.
Intervenue en clôture, Jacqueline Gourault, la ministre de la Cohésion des territoires, a rappelé qu’il n’y avait pas eu de politique gouvernementale en direction de la ruralité depuis quarante ans. « Cette nouvelle vision des territoires ruraux est essentielle à la cohésion territoriale. L’agenda rural est une vision transversale, qui n’a pas été décidée depuis Paris, c’est un outil vivant ». Lors du premier comité de suivi, le 15 novembre, la ministre a d’ailleurs rajouté de nouvelles mesures en matière de sécurité, grande absente de l’Agenda du gouvernement. En ce qui concerne les maisons France Services, elle a rappelé la contribution de l’Etat de 30 000 euros pour le budget de fonctionnement de chaque maison.
Prochain plan « Petites villes de demain »
Elle a également rappelé la création effective de l’Agence nationale de cohésion des territoires par un décret paru la veille. « Chaque préfet de département sera le délégué de l’Agence, chaque maire aura un outil à son service », a-t-elle résumé.
Jacqueline Gourault a également confirmé le lancement prochain d’un plan « Petites villes de demain », sur le modèle d’Action cœur de ville pour les villes moyennes, sans toutefois préciser le budget qui y sera affecté.
Les annonces pour la ruralité sont effectivement là, les élus seront vigilants dans les prochains mois à surveiller quelle sera leur traduction effective.
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