« Le community manager n’a ni âge, ni sexe, c’est l’avatar parfait. Il n’existe pas de référent métier, encore heureux !» lance Sylvie Mercier, professeur associé du master Mitic (1) option collectivité territoriale de l’Université de Marne La Vallée, qui encourage ses étudiants à se diriger vers ce métier en cours de création. « Buzzword » de l’année 2010, le community manager apparaît aussi sous la dénomination de :
- gestionnaire de communautés,
- modérateur,
- ou encore médiateur de discussion interactive.
Ce poste est créé dans les collectivités qui utilisent les médias sociaux pour leurs actions de marketing territorial. Ils sont donc assez naturellement rattachés aux directions de la communication.
Les annonces d’emploi sont spontanément twittées dans les viviers de journalistes, webmaster , chargés de communication, documentalistes… qu’ils soient séniors autodidactes des réseaux sociaux ou junior digital natifs.
Il partage des contenus et veille à l’e-réputation – Tous les chemins mènent à ce métier à partir du moment où le « réseauteur » aura démontré son aisance à la conversation avec l’internaute et sa capacité à animer une communauté virtuelle. Il ajoutera aussi la veille et la curation (2)– autre terme en vogue sur la Toile – comme corde à son arc.
Il saura donc collecter et partager les textes, images ou vidéos autour d’un thème donné. « Il animera le réseau en terme de contenus, mais il aura aussi une mission de veille sur notre e-réputation, ainsi que sur les usages des autres collectivités pour nous en inspirer», explique Marc Thebault, directeur de communication de la Communauté d’agglomération Caen la mer. Celui-ci vient de recruter un community manager de 25 ans en contrat d’alternance. Il ajoute : « Il ne répondra pas directement aux questions des internautes, il nous alertera pour documenter sa réponse ».
Il sera plus aisé de déléguer les réponses aux commentaires et aux critiques désagréables des internautes à un professionnel plus aguerri.
Son rôle évoluera en mode « off-line » – C’est le cas par exemple d’Hugues De Domingo, 46 ans, auparavant webmaster et animateur d’une communauté de libraires, avant d’animer, sur Facebook, les pages et profils « Rive droite » et « J’aime la rive droite » du Grand Projet des villes de Bassens, Lormont, Cenon et Floirac, situées dans la communauté urbaine de Bordeaux.
Depuis 18 mois, d’ailleurs son rôle, encore très lié à la communication sur les réseaux sociaux, va s’étendre à des projets participatifs avec les habitants. « Nous sommes dans un entre-deux » confie-t-il.
Il sera impliqué dans de nouveaux type d’animation « on-line », comme la création d’un wiki territorial, mais aussi « off-line », comme l’organisation d’ateliers où seront invités les internautes les plus actifs des communautés virtuelles de la Rive droite bordelaise.
Cet article fait partie du Dossier
La communication territoriale à l'heure des Trolls et des Fake news
Sommaire du dossier
- Communication territoriale : la chasse aux fake news est ouverte
- Redonner confiance dans la com’ publique
- Quand communicant et combattant ne font qu’un
- Contre les fake news, un arsenal juridique à l’efficacité incertaine
- Quitter X (Twitter), un pari gagnant pour les élus locaux ?
- Trolls, fake news : « Plus que jamais, il faut communiquer à bon escient »
- « Fake news » : quel impact dans les territoires ?
- Sur les réseaux sociaux, les stratégies des collectivités s’affinent
- Réseaux sociaux : faites les bons choix !
- Les collectivités s’ancrent de plus en plus dans la communication digitale
- « Sur les réseaux sociaux, il faut se distinguer par la créativité » – Noémie Buffault
- Comment les réseaux sociaux gagnent les collectivités locales
- Les réseaux sociaux internes en quête de clics
- Collectivités territoriales et réseaux sociaux : les Français de plus en plus réceptifs
- Réseaux sociaux : collectivités, mieux vaut en être l’initiateur !
- Réseaux sociaux : les 10 freins à lever chez les collectivités
- Community manager : un investissement nécessaire, pas un gadget accessoire
- Réseaux sociaux : les collectivités pas encore mûres pour l’interaction
- Se lancer sur les réseaux sociaux : « la stratégie » de Franck Confino
- Evaluation des fan pages de collectivités : dépasser le concours de la plus grande liste de fans
- Recruter un « community manager »
- Facebook : l’identité territoriale encore mal définie pour les habitants utilisateurs
- Twitter : 16 des 50 plus grandes villes de France ont un compte, selon une étude
- E-démocratie : quand collectivités et citoyens dialoguent sur les réseaux sociaux
- Le marketing territorial s’empare des réseaux sociaux
Thèmes abordés
Notes
Note 01 Management des technologies de l'information, de la communication et des systèmes d'information Retour au texte
Note 02 Un digital curator est un aiguilleur qui analyse, trie et distribue l’information du web en fonction des destinataires. Il n’est pas seulement un veilleur. Il applique en plus le fameux cycle du renseignement : collecte de l’information, analyse et diffusion Retour au texte