La digitalisation ne semble avoir aucune limite. C’est ce que montre, une fois encore, l’étude annuelle de Hootsuite et We Are Social sur l’usage du web et des réseaux sociaux, parue en 2019 : 4,39 milliards d’internautes dans le monde, 3,48 milliards d’utilisateurs des réseaux sociaux, plus de six heures par jour passées sur internet… Faut-il s’en réjouir ou le déplorer ?
Les avis resteront divisés, mais avec une certitude. Nul ne peut ignorer plus longtemps cette tendance. Surtout pas les communicants territoriaux, en première ligne face à l’inexorable montée en puissance des outils d’information digitaux. Désormais, Twitter, Instagram, Facebook, LinkedIn, YouTube ou Snapchat sont les supports privilégiés pour aller chercher de l’information. Mais aussi pour la contester, la falsifier.
Corollaires inévitables de l’expansion des supports de communication digitaux, les fake news et les trolls (fausses informations et individus ou comportements qui visent à générer des polémiques) polluent l’action des communicants. « Toute parole institutionnelle ou médiatique est « trollée » plus qu’une autre. Elle est une cible de choix pour les auteurs de fake news », observe Franck Confino, consultant spécialiste des réseaux sociaux.
Adaptation, vérification et certification
Si les collectivités savent innover pour diffuser des contenus ciselés et adaptés à ces différents supports, elles sont un peu moins à l’aise lorsqu’il s’agit de trouver la parade aux actes malveillants. « Ces attaques freinent certains communicants pour aller sur les réseaux sociaux », assure Franck Confino.
A l’heure où les comptes ou pages des collectivités sont de plus en plus suivis, et où chaque catastrophe, qu’elle soit climatique, industrielle et maintenant sanitaire, ne fait qu’exacerber cette quête de l’information donnée par la collectivité, les défis restent donc nombreux. Et pendant que les stratégies de lutte contre les acteurs malveillants s’affinent, un autre chantier émerge, concernant l’amont : reconquérir la confiance des utilisateurs pour espérer que les contenus diffusés soient davantage lus et moins attaqués. Des réseaux sociaux, comme Twitter, qui promet de signaler les photos et vidéos falsifiées, ou Facebook, qui a mis en place une « war room » durant les élections européennes, prennent part à ce chantier, avec plus ou moins de succès. Les communicants sont donc plus que jamais au cœur du réacteur.
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La communication territoriale à l'heure des Trolls et des Fake news
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