Les réseaux sociaux se sont bien ancrés dans la communication institutionnelle, du moins celle des moyennes et grandes collectivités territoriales(1) : aujourd’hui, une majorité d’entre elles se servent des réseaux sociaux. Selon le baromètre Ideose, un peu plus de la moitié possèdent un compte Twitter en 2015 et elles sont environ 64% à utiliser Facebook pour s’adresser à leurs administrés. Des statistiques qui prennent en compte l’ensemble des villes préfectures, des départements et des régions.
Parmi les différentes possibilités offertes, le site de Mark Zuckerberg reste le moyen de communication le plus apprécié. Ainsi :
- 96% des régions possèdent un compte Facebook
- 66% des départements et 54 % des villes préfectures y consacrent du temps
Des chiffres qui baissent au moment d’évoquer Twitter, l’autre réseau social prisé des collectivités territoriales :
- 85% des régions sont présentes sur Twitter
- Seulement 48% des départements
- Et 47% des villes préfectures
Enfin, Instagram, Flickr ou Google +, pour ne citer qu’eux, sont utilisés de façon marginale.
Il existe une corrélation entre l’importance des villes en termes de population et leur présence sur les réseaux sociaux. En août 2015, le baromètre « collectivités territoriales & réseaux sociaux » de l’institut Edgar Quinet indique que 94% des 50 communes les plus peuplées de France (+ de 86 000 habitants) possèdent un compte Facebook. Celui de la société Ideose fournit lui, un résultat d’environ 54% au mois d’octobre de la même année. Mais ce dernier se base pour sa part sur les 101 préfectures hexagonales. Or, parmi ces dernières, se trouvent plusieurs villes nettement plus modestes, à l’image de Saint-Lô (moins de 20 000 habitants), dans la Manche.
Les régions très présentes
Pour donner du relief à ces chiffres bruts, il convient de se pencher plus attentivement sur le baromètre fourni par l’institut Edgar Quinet. Celui-ci communique des statistiques mensuelles, ce qui permet de prendre de la hauteur pour dégager une évolution dans le temps.
Sur les deux dernières années, l’augmentation est significative. Le taux de présence des départements, des régions, ou des 50 villes les plus peuplées de France (+ de 86 000 habitants) est en nette croissance. A titre d’exemple, entre août 2013 et 2015, les conseils généraux ont progressé de 13 points de pourcentage sur Facebook, et de 8 sur Twitter.
Reste que sur l’année écoulée, un ralentissement – voire un arrêt de la croissance dans certains cas – est visible, notamment par effet de plafonnement. Dans certains cas, il est logique. Ainsi, vingt-six des 27 régions utilisent Facebook et 23 d’entre elles tweetent ; des statistiques similaires en 2014 et 2015 : difficile de faire mieux.
Un parallèle peut être fait avec la situation des communes les plus peuplées qui sont particulièrement présentes sur les réseaux sociaux. Les départements, qui possèdent pourtant encore de la marge, font en revanche figure de « mauvais élèves ». En un an, leur taux de présence sur Twitter (64%) – le plus faible parmi ceux des collectivités territoriales prises en compte – n’a, par exemple, pas évolué.
Usage régulier
Toujours selon l’institut Edgar Quinet, il est également intéressant de souligner que l’usage en lui-même ne cesse d’évoluer. Parmi les villes, départements et régions qui sont présents sur les réseaux sociaux, rares sont ceux qui ne s’en servent pas ou qui communiquent de manière sporadique. La plupart des collectivités les utilisent de façon régulière.
Selon le baromètre Ideose, un peu plus d’un post par jour en moyenne est publié sur Facebook par les collectivités territoriales, alors que le chiffre s’élève à plus de 2,5 concernant les tweets, avec un pic à 3,44 pour les conseils régionaux. Avec des écarts notables : certains postent 20 fois, d’autres 0.11… Toutefois, il n’existe pas de données sur les interactions avec les abonnés, alors que c’est un indice important d’une utilisation pertinente des réseaux sociaux.
Par ailleurs, si la croissance du taux de présence a tendance à être plus faible que par le passé, l’audience des différents comptes ne cesse, de son côté, d’augmenter. Selon le baromètre de l’institut Edgar Quinet, en août 2013, les pages Facebook des régions comptaient environ 9389 fans de moyenne. Deux ans plus tard, le nombre a grimpé, pour atteindre 28 185. Même constat pour Twitter qui passe de 4255 « followers » de moyenne à 13 394.
Une évolution qui se vérifié également pour les départements et les communes. Les villes semblent particulièrement intéresser les administrés puisqu’on observe une progression mensuelle assez franche : + 7,8% entre juillet et août 2015 concernant Facebook, + 5,5% pour ce qui est de Twitter. Que la hausse soit imputable à un usage plus important des citoyens ou à un développement du côté des collectivités territoriales, les comptes tenus sur les réseaux sociaux attirent de plus en plus de monde.
Cet article fait partie du Dossier
La communication territoriale à l'heure des Trolls et des Fake news
Sommaire du dossier
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