Conçu par Artis Lab (agence culturelle de Bourgogne Franche-Comté) et Opale (centre de ressources sur l’économie sociale et solidaire culturelle), le Guide sur la mise en oeuvre de la RSO dans le spectacle vivant vise à « accompagner les responsables et les équipes des structures culturelles, quelles que soient leur dimension, leur mission, leur statut, dans la recherche de nouvelles modalités d’action, d’un mieux-être et d’un « mieux-faire » », expliquent les auteurs.
La culture, quatrième pilier du développement durable
D’emblée, les auteurs précisent qu’il ne s’agit pas d’aborder la responsabilité sociale des organisations comme “modèle d’affaires, ni comme levier de croissance ou de création de valeur”, mais comme “un état d’esprit”. Au contraire, il s’agit même de l’appréhender « dans le sens d’une remise en question d’un modèle économique qui a largement montré ses limites, ses dérives et ses faillites et comme un outil de transformation sociale”, et de voir comment « elle peut permettre d’en panser les plaies.”
Après une présentation du concept de responsabilité sociale des organisations (RSO), un rappel historique et la définition de quelques termes, le guide expose la question de la culture comme quatrième pilier du développement durable (1). Les auteurs expliquent en quoi la RSO est une démarche globale validée par la norme ISO 26 000. A laquelle s’ajoute la norme ISO 20121, spécifiquement dédiée à l’événementiel durable.
La RSO, bientôt un critère pour les subventions ?
“De plus en plus de collectivités, dans leur mission de tutelles, incluent dans les dossiers de demande de subvention la dimension liée à l’éco-responsabilité des projets. Pour autant, cet aspect est souvent considéré comme ‘la cerise sur le gâteau’ et n’est pas intégré pleinement comme une dimension stratégique portée par l’organisation”, constatent les auteurs. Avant de pronostiquer : “Il est probable que cette incitation soit plus forte dans les temps à venir jusqu’à la création d’une réglementation plus encadrée. »
Les auteurs expliquent ensuite comment les démarches de médiation culturelle s’inscrivent dans une logique de responsabilité sociale des structures du spectacle vivant. Mais là ne s’arrête pas l’engagement possible. Entre autres exemples, “le secteur des arts et de la culture est au coeur des transitions des secteurs de la mobilité et du transport, du bâtiment et de l’énergie, du numérique, de l’alimentation, de l’enseignement, que ce soit en amont ou en aval de ses productions.”
La relocalisation des productions, les démarches de mutualisation, tant au niveau de la création que de la production et de la diffusion, sont, par exemple, encore à explorer. Sans oublier une nécessaire réflexion sur une approche raisonnée du développement du numérique dans la culture.
Spécificité de la responsabilité sociale dans le secteur artistique
Le guide détaille les trois étapes d’une démarche de responsabilité sociale dans le spectacle vivant :
- l’identification des spécificités d’une telle démarche dans le spectacle vivant, avec, notamment l’identification des enjeux et des parties prenantes ;
- la priorisation des enjeux, la clarification des objectifs, et l’élaboration d’un plan d’action ;
- l’adaptation des textes normatifs au secteur artistique et culturel.
Les auteurs présentent enfin des structures susceptibles d’accompagner les artistes et les responsables de lieux culturels, ainsi qu’une liste de ressources documentaires pour se familiariser avec le concept de responsabilité sociale appliqué à la culture.
Références
- Guide sur la mise en oeuvre de la RSO dans le spectacle vivant
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Cet article fait partie du Dossier
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Thèmes abordés
Notes
Note 01 Historiquement, les trois piliers du développement durable sont l’environnement, le social et l’économie. Depuis l'Agenda 21 de la culture, validé en novembre 2010 par le 3ème Congrès mondial des Cités et Gouvernements réuni à Mexico, un quatrième pilier - la culture - a été ajouté. Retour au texte








