Par Elise Pierre
A l’issue d’une compétition mondiale entre 20 sites, c’est à l’usine Honda France Manufacturing (HFM) d’Ormes (175 millions d’euros de chiffre d’affaires), dans le Loiret, qu’Honda Motors a confié la production de transmissions de tondeuses thermiques et électriques, auparavant réalisée en Caroline du Nord.
Cette relocalisation, qui a débuté par le transfert de trois lignes d’assemblage, se poursuivra jusqu’en 2026. Objectif : 80000 transmissions par an, destinées à alimenter les chaines de montage des tondeuses, des plus simples aux robots.
«Créée en 1985, notre usine est la seule en Europe spécialisée sur les produits d’équipements de jardin et depuis 2012 la seule en charge du robot de tonte du groupe. Honda souhaitant produire au plus près de la demande veut s’appuyer sur notre usine pour développer ce marché européen», souligne le directeur Thierry Commeyras du site orléanais. L’équipe actuelle de 120 salariés – un effectif qui double à la saison estivale – peut atteindre une capacité de 2000 produits par jour. «Si besoin nous pourrons passer en 2×8, mais nous avons décidé de ne pas agrandir», précise le dirigeant, qui a fait de la politique RSE un axe stratégique. HFM dispose d’un bâtiment de 11000 m2 sur 7 hectares.
Première usine du groupe 100% décarbonée
«Nous avons préféré intégrer l’activité dans nos locaux en externalisant stockage et logistique et moderniser son infrastructure», souligne Thierry Commeyras. 2,5 millions d’euros ont été investis dans ce projet qui vise à renforcer Honda comme leader européen de la motoculture et faire de ce site la première usine du groupe 100% décarbonée en 2028. «Nous modernisons nos infrastructures et nous allons raccorder le site au réseau de chaleur fatale de la société publique locale Orléans Énergie, avec une réduction de 40% des émissions de CO2, détaille le dirigeant. Cette relocalisation créera 10 emplois directs et des emplois indirects chez trois sous-traitants français spécialisés en fonderie aluminium par injection.»
En effet, seule la moitié des 120 composants clés des transmissions américaines sera relocalisée à Ormes, «ce qui réduira l’empreinte du transport de 23 containers». L’usine gagnera en flexibilité tout renforçant la chaine de valeur locale. «Ce projet devrait nous permettre d’élargir notre gamme pour atteindre 100 à 150000 produits et continuer la transition du thermique vers l’électrique», conclut-il.
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