Il a fallu un peu de temps, mais désormais, rares sont les collectivités absentes des réseaux sociaux. Tel est l’enseignement majeur de l’observatoire social média des territoires (étude portant sur les pratiques de 38000 collectivités locales ). Avant de franchir le pas vers Facebook, Twitter, Instagram et d’autres, toutes ou presque ont pris position sur Internet. Ainsi, toutes les régions, tous les départements, toutes les métropoles et les grandes villes et 90% des intercos ont un site internet. Certes, dans les villes de moins de 10 000 habitants les écarts se creusent. « 41% des communes de moins de 10 000 habitants n’ont pas de site internet et seules 9% sont présentes sur les réseaux sociaux », constate Franck Confino, coordinateur de l’observatoire social media des territoires. Pas de mystère sur les raisons de ces absences : animer un site internet ou des réseaux sociaux demande du temps, de l’expertise et des moyens qui font défaut au sein des petites collectivités.
Facebook et Twitter en tête
Pour autant, Internet et les réseaux sociaux font désormais partie du quotidien des collectivités. « Les départements sortent du lot, parce qu’ils sont très déployés sur les réseaux sociaux et les grandes villes ont une longueur d’avance, car leurs stratégies sont souvent très matures », commente Franck Confino. Régions, départements, métropoles et grandes villes sont très présents sur les réseaux sociaux surtout sur Facebook, utilisé par 100% des régions, des métropoles et des grandes villes et 97% des départements. Twitter n’est pas en reste avec un taux de présence qui dépasse 80% dans les régions, départements, métropoles et grandes villes. You Tube se hisse à la troisième place des réseaux sociaux les plus utilisés, avec toutefois une spécificité. « La plupart des collectivités s’en servent simplement pour héberger leurs vidéos », fait remarquer Franck Confino. Il faut aussi compter avec Instagram et dans une moindre mesure LinkedIn. En revanche, rares sont les collectivités présentes sur Snapchat. Au global, il devient courant de voir une collectivité présente sur 4 à 6 réseaux sociaux.
Présence ne vaut pas efficience
« N’est-on pas en train de se disperser ? », s’interroge Franck Confino. « Il faut avoir une stratégie, savoir ce que l’on veut faire sur les réseaux sociaux, quels sont ses objectifs pour pouvoir ajuster en fonction des résultats », ajoute-t-il. Rien d’impossible avec du temps et des moyens. « Il est important de ne pas se déployer sur tous les réseaux sociaux en même temps, pour trouver son rythme de croisière sur l’un avant d‘aller vers un autre », conseille Pierre Renaud, responsable de la communication numérique de Saint-Dizier. Une ville de 30 000 habitants présente sur internet, Facebook, twitter, Instagram, You Tube, mais aussi Snapchat. Autre point de passage fortement conseillé : adapter les messages à la cible et aux objectifs. « Nos réseaux sociaux du quotidien sont Facebook, Twitter et Instagram. Nous en avons aussi sur des thématiques comme Snapchat et une page Facebook pour les jeunes ainsi que des réseaux dédiés aux jeunes parents. Chacun à pour objectif de faciliter l’accès aux services du département, d’informer, de valoriser nos équipements et lieux d’accueil, mais aussi d’interagir avec les habitants », détaille Camille Roux-Grave, responsable multimédia du Département du Val de Marne. Un écosystème animé par 2 chefs de projet éditorial, 3 journalistes reporter d’image et un infographiste. Au-delà de la présence, toute collectivité qui cherche une véritable visibilité à travers les réseaux sociaux, et mieux encore une valeur ajoutée pour ses habitants, ne peut plus faire l’impasse sur l’expertise.
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La communication territoriale à l'heure des Trolls et des Fake news
Sommaire du dossier
- Communication territoriale : la chasse aux fake news est ouverte
- Redonner confiance dans la com’ publique
- Quand communicant et combattant ne font qu’un
- Contre les fake news, un arsenal juridique à l’efficacité incertaine
- Quitter X (Twitter), un pari gagnant pour les élus locaux ?
- Trolls, fake news : « Plus que jamais, il faut communiquer à bon escient »
- « Fake news » : quel impact dans les territoires ?
- Sur les réseaux sociaux, les stratégies des collectivités s’affinent
- Réseaux sociaux : faites les bons choix !
- Les collectivités s’ancrent de plus en plus dans la communication digitale
- « Sur les réseaux sociaux, il faut se distinguer par la créativité » – Noémie Buffault
- Comment les réseaux sociaux gagnent les collectivités locales
- Les réseaux sociaux internes en quête de clics
- Collectivités territoriales et réseaux sociaux : les Français de plus en plus réceptifs
- Réseaux sociaux : collectivités, mieux vaut en être l’initiateur !
- Réseaux sociaux : les 10 freins à lever chez les collectivités
- Community manager : un investissement nécessaire, pas un gadget accessoire
- Réseaux sociaux : les collectivités pas encore mûres pour l’interaction
- Se lancer sur les réseaux sociaux : « la stratégie » de Franck Confino
- Evaluation des fan pages de collectivités : dépasser le concours de la plus grande liste de fans
- Recruter un « community manager »
- Facebook : l’identité territoriale encore mal définie pour les habitants utilisateurs
- Twitter : 16 des 50 plus grandes villes de France ont un compte, selon une étude
- E-démocratie : quand collectivités et citoyens dialoguent sur les réseaux sociaux
- Le marketing territorial s’empare des réseaux sociaux
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