Une instruction du 2 février présente les principaux instruments financiers de soutien à l’investissement des collectivités en 2021, hors mesures spécifiques au plan de relance. Les dotations inscrites sur les programmes du ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales (DSIL, DETR, DSID, FNADT) s’élèvent à plus de 2 milliards d’euros en autorisation d’engagement.
Dans le cadre du plan de relance, l’exĂ©cutif a accordĂ© un milliard d’euros supplĂ©mentaire au 570 millions d’euros annuel de DSIL votĂ© en PLFR 3 en juillet 2020, tout en maintenant le niveau initial des autres dotations d’investissement local (1,046 milliard d’euros pour la DETR et 212 millions d’euros pour la DSID). Ces sommes sont complĂ©mentaires des autres crĂ©dits budgĂ©taires territorialisĂ©s du plan France Relance.
La circulaire souligne que ces dotations doivent être articulées avec trois enveloppes ouvertes sur la mission relance et confiées à la DGCL : un abondement exceptionnel de la DSIL au titre des années 2020-2021, une enveloppe dédiée à la rénovation thermique des bâtiments du bloc communal et des conseils départementaux et une dotation régionale d’investissement.
Des prioritĂ©s d’affectation en faveur de la relance
Les préfets de département et de région doivent identifier les projets mûrs et ayant besoin de l’appui de l’Etat pour démarrer dans les plus brefs délais, ainsi que les collectivités disposant des capacités d’autofinancement les moins élevées.
« Cette annĂ©e tout particulièrement, vous mettrez tout en Ĺ“uvre pour vous assurer, d’une part, que les crĂ©dits soient mobilisĂ©s le plus rapidement possible, et d’autre part que les projets subventionnĂ©s dĂ©butent autant que possible dans les semaines ou Ă dĂ©faut dans les mois suivant la notification de la subvention dans le but de soutenir l’économie locale. Il vous est donc demandĂ©, Ă chaque fois que vous l’estimerez pertinent, de continuer Ă avoir recours aux mesures rappelĂ©es dans la troisième partie de l’instruction interministĂ©rielle du 5 mai 2020 relative au soutien aux collectivitĂ©s territoriales pendant l’état d’urgence sanitaire, et notamment le versement d’acomptes en CP s’ils sont de nature Ă permettre un dĂ©marrage plus rapide des travaux », prĂ©cise la circulaire.
Pour 2021, les prioritĂ©s d’affectation des dotations sont :
- les démarches contractuelles (Agenda rural, programmes Petites villes de demain, Action cœur de ville, France Services, Territoires d’industrie, Nouveaux lieux / Nouveaux liens, Territoires d’industrie) et en particulier les actions inscrites dans les CPER ;
- les thématiques du développement écologique des territoires (rénovation thermique, recyclage, optimisation du foncier disponible, aménagements urbains), sécurisation des ouvrages d’art relevant de la compétence des communes et des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre mais aussi des projets identifiés dans les «pactes capacitaires» relatifs aux moyens des services d’incendie et de secours et des projets portés dans le cadre de la Stratégie nationale de prévention et de protection de l’enfance et des projets concourant à l’amélioration de la qualité et de l’accès aux services publics, particulièrement en matière scolaire.
Enfin, la circulaire rappelle les obligations de transparence et de valorisation de l’emploi de ces dotations et pose un calendrier d’actions :
- une information sur les perspectives que les préfets retiendront dans leur programmation doit être communiquée dans les quatre semaines suivant la communication de cette instruction ;
- un point d’étape sur la programmation sera demandé au 30 mai 2021 ;
- les listes des projets financés seront demandées au 30 septembre 2021 dans une version provisoire puis au 30 janvier 2022 pour une version définitive.
Des inquiĂ©tudes des associations d’Ă©lus
Cette directive assez similaire aux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes prĂ©occupe France urbaine. « A l’image des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, la grande libertĂ© d’affectation des fonds accordĂ©e aux PrĂ©fets fait courir le risque d’une rĂ©partition inĂ©gale et contreproductive », estime Franck Claeys, directeur « Ă©conomie et finances locales » de France Urbaine. Il regrette l’absence de clĂ©s de rĂ©partition chiffrĂ©es pour dĂ©terminer les thĂ©matiques prioritaires et les territoires retenus. Selon l’association d’Ă©lus des grandes villes et mĂ©tropoles, les territoires reprĂ©sentĂ©s par ses adhĂ©rents qui regroupent 40 % de la population n’auraient reçu que 27 % de l’enveloppe totale de la DSIL en 2019. A l’inverse, les territoires situĂ©s dans des communautĂ©s de communes, regroupant 32 % de la population nationale, auraient reçu 39 % de l’enveloppe totale de DSIL.
Du cĂ´tĂ© de l’Association des petites villes de France, l’inquiĂ©tude est Ă©galement de mise. Le mois dernier, elle dĂ©nonçait, dans un communiquĂ©, un « rĂ©gime des dotations nationales de soutien Ă l’investissement public local (DETR et surtout DSIL) qui ne permet pas aux collectivitĂ©s locales – et particulièrement aux plus petites d’entre elles – de capter pleinement et rapidement les crĂ©dits ouverts en lois de finances. » Pour l’association, « il semble que certaines prĂ©fectures privilĂ©gient parfois les projets des grandes villes au dĂ©triment des petites. » Les prĂ©fets auront donc fort Ă faire pour rassurer les Ă©lus locaux et faire profiter des crĂ©dits du plan de relance Ă l’ensemble du territoire.
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