C’est ce qui s’appelle un changement de paradigme. Alors que les fausses nouvelles continuent d’affluer et de se répandre bien plus vite que les vraies, les communicants ne déposent pas les armes, mais les font évoluer. Leur idée ? S’affranchir des codes de la communication, tendance marketing, pour aller vers ceux du journalisme en produisant de l’information vérifiée et sourcée, ne diffuser des messages que s’ils sont nécessaires et, surtout, les étayer par des faits irréfutables.
Une stratégie que Marc Cervennansky, à Bordeaux métropole, résume en quelques mots : « Rester sur du factuel. » Nul n’est dupe : aussi ciselée soit l’information, cela ne suffira pas à faire taire les perturbateurs, mais l’objectif n’est pas là. Il s’agit plutôt d’aller chercher la confiance des destinataires des messages.
« Si l’institution est capable d’anticiper, de répondre rapidement, de contrer une fausse information, il n’y aura pas d’intérêt à diffuser ou relayer une allégation. C’est pourquoi, nous nous efforçons de diffuser de l’information sourcée et d’être à l’écoute des questions en y répondant avant que d’autres personnes mal intentionnées le fassent », indique David Grandmougin, community manager de Metz.
Gages de bonne foi
Sur le fond, la recette est semblable à celle mise en œuvre pour désamorcer les fausses informations. « Nous complétons nos publications par des éléments vérifiables. Nous sommes attentifs à varier les formes. Cela va de photos, de vidéos, de comptes rendus d’études à des données en open data. Nous exploitons tout ce qui permet de donner des gages de bonne foi », explique Benjamin Teitgen, à Rennes. La confiance se gagne également sur le terrain des réponses qui, elles aussi, sont systématiques, le plus souvent ouvertes à tous et très argumentées.
Label
L’association Villes internet a lancé en avril un outil permettant d’identifier les sites internet de confiance dans les résultats de recherches de Google et de Qwant. Cette initiative, mise en place en partenariat avec la Banque française mutualiste, est directement liée à la crise sanitaire. « L’objectif est de lutter contre la désinformation », précise l’association. Baptisé « Source de confiance », cet outil prend la forme d’une extension gratuite à installer sur le moteur de recherche, et permet de supprimer les résultats dangereux.
La force des siens
De quoi rassurer les lecteurs et donc laisser moins de
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Gazette des Communes
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La communication territoriale à l'heure des Trolls et des Fake news
Sommaire du dossier
- Communication territoriale : la chasse aux fake news est ouverte
- Redonner confiance dans la com’ publique
- Quand communicant et combattant ne font qu’un
- Contre les fake news, un arsenal juridique à l’efficacité incertaine
- Quitter X (Twitter), un pari gagnant pour les élus locaux ?
- Trolls, fake news : « Plus que jamais, il faut communiquer à bon escient »
- « Fake news » : quel impact dans les territoires ?
- Sur les réseaux sociaux, les stratégies des collectivités s’affinent
- Réseaux sociaux : faites les bons choix !
- Les collectivités s’ancrent de plus en plus dans la communication digitale
- « Sur les réseaux sociaux, il faut se distinguer par la créativité » – Noémie Buffault
- Comment les réseaux sociaux gagnent les collectivités locales
- Les réseaux sociaux internes en quête de clics
- Collectivités territoriales et réseaux sociaux : les Français de plus en plus réceptifs
- Réseaux sociaux : collectivités, mieux vaut en être l’initiateur !
- Réseaux sociaux : les 10 freins à lever chez les collectivités
- Community manager : un investissement nécessaire, pas un gadget accessoire
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- Facebook : l’identité territoriale encore mal définie pour les habitants utilisateurs
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