Près de 80 % des dirigeants interrogés dans le cadre de notre enquête estiment le métier plus difficile qu’en 2008. Est-ce la fin d’un âge d’or ?
La fin d’une époque, en tout cas. Chacun le sait, le contexte financier s’est d’abord énormément complexifié, d’où des DG pris en tenaille entre une demande de services toujours plus exigeante et l’impératif d’en réduire les coûts.
L’environnement humain a également changé, avec des fonctionnaires qui ne se sentent plus reconnus sur leur utilité sociale et à l’attention desquels doivent être développés de nouveaux modèles managériaux donnant du sens aux pratiques.
Bref, il n’existe plus de théorie à l’application répétitive. Mais, dans le même temps, et peut-être justement à cause de cela, le métier s’est beaucoup enrichi. Et si, contre toute attente, l’âge d’or commençait plutôt aujourd’hui ?
Face à la complexité de leur tâche, quelques répondants appellent de leurs vœux des cursus à dominante renforcée afin de mieux jouer le ticket DGS-DGA dans le cadre d’une direction générale accomplie…
Le choix de cursus plus thématiques existe déjà. Par ailleurs, les stages pratiques apportent aussi beaucoup à ceux qui souhaitent se spécialiser, mais le principe des cours théoriques communs me semble demeurer essentiel car, quelle que soit sa dominante, un DG aura toujours et d’abord à encadrer d’autres personnes.
80 % des hauts cadres interrogés estiment le métier différent à la tête d’une commune ou d’une intercommunalité. Là encore, faut-il imaginer des formations spécifiques ?
Ce qui est intéressant dans le métier de directeur général, c’est sa variété. Certes, des problématiques différentes existent en fonction du lieu d’exercice, mais des constantes restent inébranlables, à savoir la mise en œuvre et l’animation du projet politique d’une équipe.
Plus que différencier telle ou telle pratique, j’espère donc surtout travailler avec les associations d’élus pour créer des rapprochements et construire ensemble, car sans doute faut-il plus étroitement associer les exécutifs à la formation de leurs cadres supérieurs.
L’Inet est donc fin prêt pour tous les bouleversements territoriaux à venir ?
L’Inet vit depuis toujours avec les collectivités, les associations de professionnels, le CNFPT, etc., au cœur de cet univers dont les évolutions dictent ses programmes de formation. Et si on lui a longtemps reproché son côté « brouillon », je préférerais pour ma part évoquer, voire revendiquer, l’aspect « bouillon » d’une école en constante ébullition !
Ainsi développe-t-elle déjà de nombreux partenariats avec le monde de la recherche et de l’innovation, fécondant un lien serré entre universitaires et praticiens.
En qualité de responsable de la délégation à la recherche, je souhaite aujourd’hui porter plus encore cette dimension d’innovation dans le projet de l’institut, afin d’inscrire pleinement ce dernier dans les enjeux territoriaux de demain.
Cet article fait partie du Dossier
Les DG des collectivités territoriales contraints à l'exploit
Sommaire du dossier
- Les directeurs généraux sont-ils formatés ?
- 50 nuances de DG
- La formation à l’INET en question
- C’est quoi être DGS aujourd’hui ?
- DGS : le pouvoir de dire non n’est pas sans risque
- Le réseautage, un remède à la solitude des DGS
- Les 12 travaux du DGS
- « Les DGS ne forment pas un groupe homogène »
- L’élu local et le DGS : enquête sur un couple de pouvoir
- Ces DG qui font de l’ombre aux élus
- Les DG contraints à l’exploit : entre le marteau et l’enclume
- Les DG contraints à l’exploit : quatre profils pour faire face !
- Quand un DGS dénonce les dérives de certains élus sur les réseaux sociaux !
- « Et si l’âge d’or débutait aujourd’hui ? » – Véronique Robitaillie, directrice de l’Inet
- Enquête sur les DG : les principaux enseignements en graphiques
- Réforme territoriale : les « DG » pour des fusions massives de communes