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[Opinion] Démocratie

« Le rétablissement du cumul de mandats : l’arbre qui cache la forêt »

Publié le 17/11/2023 • Par Auteur associé • dans : Actu juridique, France, Opinions

maire écharpe tricolore
franz massard - Adobe stock
Dans une tribune à la Gazette, Farah Zaoui, fondatrice du cabinet de conseil et de formation Probitas spécialisé sur l'éthique, s'élève contre les arguments en faveur du retour du cumul des mandats. Elle pointe un risque de conflits d’intérêts et estime que c'est "l’arbre qui cache la forêt des faiblesses du statut de l'élu local et de l'urgence à agir pour parer la crise de l’engagement politique".

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Farah Zaoui

Farah Zaoui

Fondatrice du cabinet de conseil et de formation Probitas spécialisé sur l'éthique

Cet article fait partie du dossier

Congrès des maires 2023 : l'AMF en mode combat

Le cumul de mandats a un point commun avec les chansons de Noël : quoi qu’on fasse il revient chaque année dans nos oreilles.

Lors des rencontres de Saint-Denis, l’ex-Premier ministre et patron d’Horizon, Edouard Philippe a évoqué avec regrets l’affaiblissement du pouvoir exécutif « jusqu’à ne plus pouvoir faire les changements majeurs dont on a besoin ». Le maire du Havre a pris le soin de désigner les coupables de ce triste constat et parmi lesquels, l’interdiction du cumul de mandats.

En France, l’interdiction du cumul des mandats fait référence à une série de règles conduisant à limiter le nombre de mandats électoraux qu’une personne peut détenir simultanément. Ces règles visent à favoriser la diversité des représentants politiques, éviter les conflits d’intérêts et encourager une meilleure répartition des responsabilités publiques.

Ces règles ont bientôt un quart de siècle. En effet, c’est la loi Chevènement du 5 avril 2000 qui a posé les premières bases de l’interdiction du cumul des mandats en limitant le cumul de mandat parlementaire (député ou sénateur) avec une fonction exécutive locale (maire, président du conseil régional ou président du conseil départemental).

Ensuite, la loi du 14 février 2014 appelée « loi MAPTAM » (Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles) a renforcé les dispositions de la loi de 2000 en imposant un choix entre le mandat parlementaire et le mandat exécutif local. Elle également introduit des règles spécifiques pour les parlementaires européen.

Après l’élection d’Emmanuel Macron et en réaction à l’affaire Fillon, la loi du 3 août 2017 de « moralisation de la vie publique » a introduit des mesures supplémentaires pour renforcer l’éthique en politique. Elle a notamment étendu l’interdiction du cumul des mandats en limitant le cumul d’un mandat parlementaire avec certaines fonctions exécutives au sein des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI).

Ce cadre législatif interdit à un élu de cumuler certains mandats exécutifs locaux (maire, président de conseil régional, président du conseil départemental) avec un mandat parlementaire (député, sénateur) ou avec certaines fonctions au sein des EPCI ».

Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour rétablir le cumul de mandats et avancent des arguments pour le moins discutables :

Argument n°1 : Une meilleure coordination des politiques nationales et locales 

Certains observateurs estiment que le cumul des mandats permettrait aux élus de mieux coordonner les politiques et les actions entre les différents niveaux de gouvernance (locale, régionale et nationale), favorisant ainsi un meilleure efficacité et cohérence dans la prise de décision.

Or, le cumul de mandats peut entraîner des conflits d’intérêts et une confusion des responsabilités entre les différents niveaux de compétences, ce qui pourrait nuire à la prise de décisions efficaces et à la bonne gouvernance.

De plus, si le cumul de mandat peut permettre aux élus de développer une expertise sur les affaires locales et nationales, il y a un risque de surcharge de travail qui pourrait affecter leur capacité à se consacrer pleinement à leurs différentes responsabilités.

Argument n°2 : Le maintien d’un ancrage local 

Le cumul des mandats renforcerait l’ancrage des élus dans les territoires, ce qui leur permettrait d’être plus proches des réalités locales et d’avoir une meilleure compréhension des besoins de leur circonscription.

Or, aujourd’hui rien n’interdit le cumul des fonctions d’élu local et de parlementaire. Ce sont les fonctions exécutives au sein des collectivités territoriales qui sont proscrites. De plus, on constate l’accroissement de la part d’ex-élus locaux dans les rangs des parlementaires de la 16ème législature. Le parlement bénéficie donc en pratique d’ambassadeurs des territoires susceptibles de porter les réalités de terrain dans l’hémicycle.

Argument n°3 : la diversité des profils politiques 

L’interdiction du cumul des mandats aurait favorisé l’émergence d’une classe politique professionnelle et donc déconnectée du quotidien des Français. En rétablissant le cumul, on on pourrait potentiellement encourager une plus grande diversité des profils s’engagent en politique grâce une meilleure attractivité par une indemnisation plus élevée.

En réalité, le rétablissement du cumul de mandat est l’arbre qui cache la forêt des faiblesses du statut de l’élu local et de l’urgence à agir pour parer la crise de l’engagement politique.

Actuellement, on estime qu’un maire sur deux ne souhaiterait pas briguer un nouveau mandat en 2027. Une des raisons avancées est le sacrifice que constitue l’engagement politique sur les volets financiers et humains.

La proposition de loi portée par les députés Violette Spillebout et Sébastien Jumel contre les violences envers les élus confirme ce constat. Elle plaide pour une réforme du statut de l’élu local avec une revalorisation des indemnités des élus de petites communes et une meilleure transparence sur la réalité du montant perçu.

Concrètement, il faut chercher des solutions pour redynamiser cet engagement, attirer des acteurs compétents et permettre que le mandat ne soit pas réservé aux professionnels de la politique.

Cette démarche de bon sens lancée par la ministre des collectivités, Dominique Faure et les députés Violette Spillebout et Sébastien Jumel, devra s’accompagner d’outils concrets pour permette aux élus locaux non de faire plus, mais de faire mieux et disposer de marges de manœuvres plus grandes. Avec éthique, responsabilité et probité.

Cet article fait partie du Dossier

Congrès des maires 2023 : l'AMF en mode combat

Sommaire du dossier

  1. Contenu partenaire Sfil au Salon des maires : une évidence !
  2. Congrès des maires : Elisabeth Borne ne vient pas les mains vides
  3. Commerce : les villes face à la vague de fermetures
  4. Ressources humaines : Stanislas Guerini face à l’inquiétude des maires
  5. Les promesses des travaux à venir de Thomas Cazenave face aux maires
  6. Statut de l’élu : vers une grande loi au premier semestre 2024 ?
  7. Secrétaires de mairie : « Cela devient infernal », le cri d’alerte des maires et des agents
  8. Devant les maires, Emmanuel Macron annonce une refonte de la DGF
  9. Congrès de l’AMF : les maires en mode combat
  10. Comment l’investissement local a perdu sa boussole
  11. Education artistique et culturelle : comment mobiliser les petites communes ?
  12. Les maires à l’assaut de l’Etat profond
  13. La transition écologique en cale sèche
  14. Eau : alerte rouge pour les maires d’outre-mer
  15. L’éternel combat de l’AMF pour le financement des communes
  16. « Les élus de banlieue vont être très attentifs à la mise en œuvre des mesures gouvernementales »
  17. Martial Foucault (Cevipof) : « Il y a une accélération des démissions de maires »
  18. Au Sénat, des idées pour les indemnités des élus locaux
  19. Le retour de la réserve parlementaire en question
  20. « Le rétablissement du cumul de mandats : l’arbre qui cache la forêt »
  21. Contenu partenaire Le prêt vert de Sfil, un vecteur indispensable de soutien à la transition écologique des territoires
  22. Arnaud Rousseau (FNSEA) : « Nous poussons les agriculteurs à être élu local »
  23. A la fois maire et DGS, ce « petit plus » qui fait toute la différence
  24. Jérôme Fourquet : « Là où les identités locales sont fortes, le RN est plus faible »
  25. Contenu partenaire Prêts verts et prêts sociaux : les deux vedettes à ne pas manquer au Salon des Maires
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