Disons-le sans ambages, c’est la « cata ». Depuis des mois, si l’on observe le climat général dans les fonctions publiques, et dans la territoriale en particulier, tous les signaux sont au rouge : démissions en pagaille, chute massive des postulants aux concours de la fonction publique, postes non pourvus faute de candidats dans les transports publics, les Ehpad, les crèches, les piscines, les services techniques… Les carrières publiques ne font plus rêver, c’est peu de le dire !
Moral au plus bas
Même l’augmentation du point d’indice de 3,5 % en juillet fait flop, car trop tardive après presque dix ans de gel ininterrompu, et déjà dévorée par une inflation galopante. Résultat, le moral est au plus bas dans la territoriale et les insatisfactions nombreuses, ainsi que le montre l’édition 2022 de notre baromètre du bien-être au travail, réalisé avec le soutien de la MNT. D’une année sur l’autre, pratiquement tous les indicateurs se dégradent, spécifiquement pour les agents de la catégorie C.
Mais si les tendances ne sont pas bonnes, au sortir de deux années terribles pour les agents publics, surtout ceux au contact direct des usagers, un observateur raisonnablement optimiste peut détecter des raisons d’espérer.
Bases saines
La première d’entre elles ? La conscience, toujours très élevée, que le niveau de satisfaction professionnelle est lié à l’exercice d’une mission de service public (79 % des répondants). Plus fort, 85 % des sondés se disent « fiers » d’exercer leur métier. Le fonctionnaire bashing n’a pas tout détruit.
L’irruption du télétravail, très peu pratiqué avant la crise sanitaire et largement déployé pendant et après, suscite des réactions massivement positives pour 95 % des répondants. Le signe que, contrairement aux clichés, les collectivités locales sont des organisations de travail agiles et mobiles.
Les « bases » sont donc saines, pour peu que l’on sache les transmettre à la nouvelle génération. Le ministre Stanislas Guerini, les employeurs territoriaux et les syndicats pourront s’appuyer sur elles pour rendre, à nouveau, la fonction publique attractive.