Que représente le tourisme international en France ?
La France est, depuis les années 1980, la première destination mondiale en nombre d’arrivées. En 2015, nous avons accueilli 84,5 millions de visiteurs internationaux, 0,9 % de plus qu’en 2014. Les Européens représentent environ 70 % des flux internationaux mais les clientèles lointaines ont connu une forte augmentation en 2015 (+11,6%). Le marché asiatique a notamment enregistré une hausse de plus de 22,7%, certainement du fait de l’accélération de la délivrance des visas pour les Chinois, les Indiens et les Singapouriens.
Le secteur du tourisme représentait 7,4 % du PIB français en 2014 dont 5 % pour les visiteurs résidents (Français) et 2,4 % pour les non-résidents. L’Ile-de-France accueille une part très significative de ces touristes étrangers (28 %), suivie par Provence-Alpes-Côte d’Azur (17 %) et Rhône-Alpes (10 %).
Les collectivités françaises s’intéressent-elles à ces touristes ?
Notre objectif est d’accueillir 100 millions de visiteurs internationaux en 2020. Or, pour les recevoir dans des conditions optimales, il est primordial de parvenir à une meilleure répartition des flux touristiques sur le territoire. A l’heure actuelle, Paris et une ou deux régions concentrent la part la plus importante des visiteurs internationaux, des flux en augmentation constante. Nous devons capitaliser sur la collection de destinations qu’offre le pays pour pouvoir répondre au « désir de France » de visiteurs de plus en plus nombreux.
Les destinations françaises, au niveau régional, départemental ou local, proposent une multitude d’expériences à vivre. Nous les valorisons en invitant les visiteurs à skier dans les Alpes, s’initier à l’œnologie dans le Bordelais, pratiquer le golf à Biarritz ou encore se ressourcer en Bretagne. Certaines marques de destinations bénéficient d’une image extrêmement puissante à l’international : leur notoriété, grâce notamment à leur empreinte numérique forte, dépasse même parfois celle de la France dans certains pays : Champagne, Bordeaux, Alpes Mont Blanc, Provence, Biarritz Pays basque… Leur nom fait rêver et attire les étrangers.
Le tourisme international reste donc l’affaire des grandes destinations françaises ?
Il s’agit de capitaliser sur des marques fortes qui sont capables d’entrainer tout un territoire. Il est important de jouer collectif ! Par exemple, la marque Bordeaux, ce n’est pas seulement le cœur de ville de Bordeaux, c’est aussi tous les vignobles environnants et les dégustations chez les petits producteurs locaux, c’est aussi les paysages de l’estuaire de la Gironde, Arcachon, etc. Il est beaucoup plus productif de miser sur une marque déjà connue dans le monde entier, qui drainera des touristes sur tout un territoire plutôt que d’essayer de faire émerger une ou plusieurs destinations encore inconnues.
Cependant ces stratégies s’appliquent à des territoires préparés pour accueillir cette clientèle : accessibilité facilitée, parc d’hébergement touristique rénové proposant différentes gammes, service de qualité en plusieurs langues, etc. Et il faut encore être capable de proposer des atouts différenciant pour se démarquer de la concurrence : valoriser son identité, proposer des activités innovantes et originales ou des événements.
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Sommaire du dossier
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- Tourisme : « Il faut capitaliser sur des marques fortes qui sont capables d’entrainer tout un territoire »
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