Dépêché pour affirmer le soutien du gouvernement à la gestion du service public par l’économie mixte, Sébastien Lecornu, secrétaire d’Etat à la Transition écologique, a fait les yeux doux, le 12 octobre, à la Fédération des entreprises publiques locales (EPL) réunie en congrès à Bordeaux. Le gouvernement veut s’appuyer sur l’expertise des EPL, qu’il s’agisse de la préparation de la réunion de la deuxième Conférence nationale des territoires (CNT), de la mise en place des contrats de transition écologique ou, actualité oblige, en matière de politique du logement.
Revirement délicat
De façon générale, la grogne du monde local semble en effet désormais inciter le gouvernement à s’expliquer… et à impliquer. Un revirement délicat: les brèches dans la confiance, pourtant revendiquée par le gouvernement, sont profondes. Même la Cour des comptes s’en émeut: les représentants des collectivités doivent être associés « réellement et systématiquement » en amont de l’élaboration des projets de lois de finances. La reconquête se fera donc par l’invitation du monde local à toute une série de rendez-vous.
Réformes structurelles
Avant la deuxième CNT, prévue mi-décembre, le gouvernement mise sur le « grand forum de l’action publique », en novembre. « En même temps », le Premier ministre a présenté, le 13 octobre, la mission préparatoire au pacte financier Etat-collectivités. Le programme Action publique 2022 sera, lui, la clé de voûte de ce vaste travail de réflexion. Décomposé en chantiers interministériels et s’appuyant sur des administrations pilotes, ce dispositif devra « croiser au maximum les expertises et les attentes ». Le comité d’Action publique 2022 formulera, dès 2018, des propositions de réformes structurelles sur 21 politiques publiques identifiées comme prioritaires, tout en faisant « preuve d’audace et d’innovation, en évitant l’approche comptable ».
A la tête de ce comité indépendant: le président du conseil d’administration du groupe Safran, une économiste du Fonds monétaire international et un haut fonctionnaire; parmi les autres membres, on trouve des énarques, des universitaires, mais très peu d’élus locaux… et aucun territorial.