La parole se libère ! Dans le sillage de l’affaire « Weinstein », du nom de ce producteur de cinéma hollywoodien accusé de viol par plusieurs actrices, des milliers de Françaises ont témoigné ces derniers mois des interpellations salaces, voire des agressions sexuelles, qu’elles subissent, notamment dans l’espace public.
Les utilisatrices des transports en commun confient à 100 % en avoir été victimes au moins une fois dans leur vie, révèle une enquête réalisée en 2015 par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Une loi pour lutter contre les violences sexistes, bien mais insuffisant
Ces violences sont désormais prises au sérieux. Le gouvernement présentera cette année au Parlement un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles. Il devrait comprendre la verbalisation du harcèlement de rue. « L’objectif de ce projet de loi est de donner une place égale entre les femmes et les hommes dans l’espace public », précise le secrétariat d’Etat chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes sur son site internet. Soit. Mais le harcèlement est un peu l’arbre qui cache la forêt.
« Se focaliser sur la sécurité empêche de penser aux autres inégalités dans l’espace public, et en particulier à celles liées à l’aménagement », indique Pascale Lapalud, urbaniste, cofondatrice de la plateforme d’innovation urbaine Genre et Ville. La politique d’éclairage, le choix de l’emplacement des arrêts d’autobus, la qualité de la signalisation, l’offre d’équipements de loisirs ou de toilettes sont autant de facteurs susceptibles de pénaliser les femmes. D’abord, parce que ces aménagements peuvent aggraver le sentiment d’insécurité qu’elles ressentent à l’extérieur. Ainsi, 74 %
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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En finir avec la ville sexiste
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- Quand l’espace public est conçu par des hommes et pour les hommes
- Lutter contre la ville sexiste : l’importance de dresser un bilan statistique des disparités
- Mieux aménager la ville pour que les femmes s’y sentent bien
- « Pénaliser le harcèlement de rue est une mesure d’affichage ! »
- Equipements sportifs : et si on pensait aux femmes ?
- À Rennes, des subventions sportives valorisées pour les non-binaires
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- Le harcèlement sexiste omniprésent dans les transports
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