Lors de son discours sur la politique de la ville à Tourcoing, le 14 novembre 2017, Emmanuel Macron a déclaré qu’il était « indispensable de retrouver la force, la mobilisation de la première génération des plans de rénovation urbaine », promettant que l’Etat serait au rendez-vous des engagements budgétaires pour redonner une ambition à l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) avec 10 milliards d’euros sur les prochaines années.
Une confirmation bienvenue, sachant que le NPNRU a été lancé il y a trois ans et demi par la loi « Lamy » du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine, et que le premier programme n’est toujours pas achevé.
Tirant les enseignements des différents rapports du feu comité d’évaluation et de suivi de l’Anru et du rapport de 2013 de l’ex-Observatoire national des zones urbaines sensibles, ce second programme doit, cette fois-ci, être élaboré dans une vision intercommunale, impliquant une plus grande complexité des projets.
En effet, de nombreuses études doivent être incluses dans les protocoles de préfiguration, signés en amont des conventions pluriannuelles d’engagement – qui ont parfois été réalisées quelques mois auparavant -, pour une meilleure qualité des projets.
Le NPNRU est par ailleurs intégré au contrat de ville pour davantage de lien avec le volet social des actions menées dans les quartiers prioritaires. Aujourd’hui, la totalité des protocoles de préfiguration est passée en comité d’engagement de l’Anru. En principe, les conventions définitives doivent être conclues dix-huit mois plus tard, mais seules cinq conventions pluriannuelles ont été signées – Rennes, Pau, Vierzon, Châlons-en-Champagne et Poitiers – et les collectivités piaffent à la porte de l’Anru.
Gagner du temps
Certains se demandent si l’Anru n’a pas fait en sorte de ralentir le rythme pour ne pas se trouver en défaut de financement – le montant définitif du NPNRU n’étant toujours pas connu. « Les élus locaux sont impatients et ont parfois l’impression que 2015 et 2016 ont été des années blanches. Des dossiers sont enlisés, alors que des engagements avaient été pris vis-à-vis de la population, et les négociations sont très difficiles avec l’agence sur les participations financières », résume-t-on à France Urbaine.
Le règlement prochain de la question financière devrait apporter plus de lisibilité à l’Anru, et mettre un coup d’accélérateur, également du côté des porteurs de projet.
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Renouvellement urbain : enfin du concret ?
Sommaire du dossier
- «Je plaide pour des moyens complémentaires pour l’Anru pour l’après-Covid»
- Le dossier copropriétés dégradées au menu du NPNRU
- Accélération tout en souplesse pour le NPNRU 2
- Un coup d’accélérateur pour l’ANRU
- Une année 2018 sous le signe de l’accélération pour le NPNRU
- Retard à l’allumage pour le nouveau programme de renouvellement urbain
- Renouvellement urbain : les objectifs démultipliés des nouvelles conventions
- Renouvellement urbain : le financement au cœur des préoccupations des acteurs
- Anru : un règlement inadapté aux villes petites et moyennes
- Renouvellement urbain : « Sortir de cette situation de relégation des populations les plus pauvres »
- L’ANRU précise sa stratégie de co-investissement avec les acteurs privés
- Associer les habitants et lutter contre les ghettos, priorités du nouveau PNRU
- L’excellence numérique à la rescousse d’un quartier fragile
- Rénovation urbaine et mixité sociale : quel bilan 10 ans après le lancement du PNRU ?
- Expérience locale – Valenciennes métropole : A projet atypique, pilotage atypique
- Expérience locale – A Garges-lès-Gonesse, le quartier de La Muette entame une nouvelle vie
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