Selon une note de conjoncture publiée en janvier 2010 par l’Observatoire de l’emploi, des métiers et des compétences de la fonction publique territoriale, les collectivités envisagent moins de recrutements cette année qu’en 2009, sauf dans les secteurs de la petite enfance (+ 4 points) et de la santé (+ 1,5 point).
Parmi les professionnels les plus recherchés, figurent les aides-soignants, les infirmiers, les agents d’accompagnement de l’enfance et les éducateurs de jeunes enfants.
La vogue sur ces profils est due à la forte demande de la population pour la création de places et de structures d’accueil, qui s’explique notamment par une forte hausse de la natalité ces dernières années. Une demande qui crée des tensions sur ce marché de l’emploi, mais aussi sur les finances publiques, puisque l’essentiel des structures dépend directement des collectivités, ou de financements publics.
Malgré des moyens nouveaux accordés, mais qui apparaissent loin d’être suffisants, le gouvernement a engagé une réforme du décret du 20 février 2007 relatif aux établissements d’accueil des jeunes enfants (EAJE), destiné à offrir davantage de places d’accueil. Le nouveau décret, pas encore publié, passe notamment par la diminution du nombre des professionnels les plus qualifiés, l’assouplissement des règles d’encadrement des jeunes enfants, ou concernant les assistantes maternelles, par la baisse de 60 à 30 heures de leur temps de formation initiale.
Pour les professionnels, les syndicats et les associations, ces mesures mettent au contraire en danger la qualité de l’accueil des enfants et de leurs familles, et dévalorisent les compétences de ces métiers. Entre février et avril 2010, trois journées d’action nationale (grèves dans les crèches et manifestations) ont été observées un peu partout en France.
Nadine Morano, la Secrétaire d’Etat chargée de la famille et de la solidarité assure, elle, que le projet de décret modifié ne modifie en rien les conditions d’encadrement et rappelle que le gouvernement a mis en place la validation des acquis de l’expérience, mobilisé 1,3 milliard d’euros pour la création de 200 000 places jusqu’en 2012 et a lancé un plan métier de la petite enfance, « car c’est un secteur qui recrute. Nous avons besoin de 60 000 emplois dans ce secteur », précisait-elle lors d’un déplacement dans la crèche « des petits poucets » à Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine, le 7 avril 2010.
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Les métiers de la petite enfance
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article suivantSommaire du dossier
- L’essentiel – Les métiers de la petite enfance
- Les cadres de santé paramédicaux en 10 questions
- Les sages-femmes territoriales en 10 questions
- Les puéricultrices territoriales cadres de santé en 10 questions
- Le cadre d’emplois des puéricultrices territoriales en 10 questions
- Les auxiliaires de puériculture territoriaux en 10 questions
- Les médecins territoriaux en 10 questions
- Les éducateurs territoriaux de jeunes enfants (EJE) en 10 questions
- Les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) en 10 questions
- Les moniteurs-éducateurs territoriaux en 10 questions
- Petite enfance – Les directeurs craignent la déqualification
- PMI – Un diagnostic alarmant
- Vidéos : 3 professionnels de la petite enfance décrivent leur métier