Le GART prĂ©conise, dans un communiquĂ© du 13 novembre 2012 « l’instauration d’une redevance liĂ©e Ă l’usage de ces donnĂ©es de service public ». « Il s’agirait, pour les AOT, de percevoir une redevance assise sur les revenus gĂ©nĂ©rĂ©s par la publicitĂ© », explique le Gart qui promet de rĂ©investir ces revenus dans le financement des transports publics.
Les donnĂ©es des adhĂ©rents du Gart sont principalement celles qui servent aux calculateurs d’itinĂ©raire. Elles sont susceptibles de permettre l’émergence de services innovants et le dĂ©veloppement d’initiatives locales. Or, souligne le Gart, « les gĂ©rants tels que Google, Apple ou des sites web monĂ©tisent ces informations via la publicitĂ© ». Il estime que « l’utilisation Ă des fins commerciales de ces donnĂ©es par ces acteurs pose question car c’est lui qui finance la mise Ă disposition des donnĂ©es d’informations voyageurs aux niveaux urbain, dĂ©partemental et rĂ©gional ». « Nous voulons simplement une juste rĂ©tribution de donnĂ©es exploitĂ©es Ă des fins commerciales », explique le Gart. « Il suffirait pour cela de fixer une taxe sur la ligne des recettes publicitaires liĂ©es aux calculateurs d’itinĂ©raires », dĂ©taille-t-il, soucieux de souligner qu’il « n’a pas d’opposition de principe Ă ouvrir ses donnĂ©es ».
Ratp, SNCF, Transiliens en marche inverse – La position du Gart se distingue de celle des entreprises en charge du transport public. La RATP, après bien des rĂ©sistances et mĂŞme des conflits avec les rĂ©utilisateurs, les Transiliens (1) et la SCNF – entreprise publique française pionnière en Open Data – ont multipliĂ© les dĂ©marches d’open-innovations ces six derniers mois, en adoptant un principe de gratuitĂ© pour la rĂ©utilisation.
La Ratp vient par exemple de mettre en en ligne, le 31 octobre 2012, une plate-forme en version beta data.ratp.fr.
En juin 2012, ont été organisé les Hack Days SNCF, utilisant les premiers jeux de données avec lesquelles des applications ont vu le jour. Fin octobre 2012, SNCF Transilien a organisé le premier «Hackathon des Cheminots».
Plus significatif encore : depuis le 12 novembre 2012, La SNCF met à disposition les données horaires théoriques des trains TER et INTERCITÉS sur le site test.data-sncf.com.
Le Gart rappelle qu’il se distingue par nature de ces entreprises ; il ne regroupe en effet que des collectivitĂ©s (2) qui ont de moins en moins d’argent public pour offrir un service de transport public de qualitĂ© . « Il n’est donc pas anormal de poser ce dĂ©bat », affirme-t-il dĂ©complexĂ© et dĂ©sireux de mettre en avant ses initiatives. Il cite Ă ce titre le partenariat entre le Stif et Mappy qui permet de proposer un service de calcul d’itinĂ©raire en transports en commun sur l’Ile-de-France.
A la nuance près que ce n’est pas une ouverture de donnĂ©es brutes mais la mise Ă disposition d’un « web service ». Un « Open service », en quelque sorte, qui prĂ©sente des avantages – la qualitĂ© du service est « labelisĂ©e Stif » – mais aussi des restrictions, par rapport Ă l’open data : les donnĂ©es « brutes » restent inacessibles.
RĂ©flexion sur la fiscalitĂ© numĂ©rique – Quoiqu’il en soit, le Gart lĂ©gitime sa demande de perception d’une redevance, en disant s’inscrire dans un « contexte des rĂ©flexions menĂ©es par le gouvernement et le Parlement sur la fiscalitĂ© du numĂ©rique ».
Ce qui n’est pas sans raviver un dĂ©bat (3) que le gouvernement Fillon avait largement Ă©teint : le principe de gratuitĂ© des donnĂ©es publiques.
Pourtant, depuis le 31 octobre, le gouvernement s’efforce de rassurer les acteurs du secteur et tente de dĂ©mentir ces rumeurs. Il annonce que la mission « Etalab » sera directement rattachĂ©e au nouveau SGMAP. Sa feuille de route sera prĂ©cisĂ©e lors du prochain comitĂ© interministĂ©riel Ă la modernisation de l’action publique, en dĂ©cembre 2012, avec pour objectif gĂ©nĂ©ral de « poursuivre la mise Ă disposition gratuite des donnĂ©es publiques [… ] ».
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Notes
Note 01 train, RER, métro, bus, tramways tous modes de transports confondus à Paris et en Ile-de-France Retour au texte
Note 02 280 collectivités territoriales adhérentes dont la quasi-totalité des agglomérations ayant un réseau de transport public (194), ainsi que 63 départements et 23 régions dont le STIF Retour au texte
Note 03 sur des propos qu'aurait tenu Olivier Schrameck, rapportés dans un article des Echos du 17 octobre 2012 intitulé l’Etat pourrait renoncer à la gratuité des données Retour au texte








