« Nous ne produisons que 2 % des légumes que nous consommons sur notre territoire. Il nous paraît très important de relocaliser une agriculture nourricière dans la communauté urbaine et autour. » Cette ambition, Bernard Thalamy (PS), premier vice-président de la communauté urbaine Limoges métropole (20 communes, 208 000 hab.) la partage avec de nombreuses collectivités, bien décidées à ne plus lésiner sur les moyens pour faire renaître des fermes, des potagers et des moulins aux portes des villes, comme il y en avait au début du XXe siècle.
La crise sanitaire, le péril écologique grandissant et la guerre en Ukraine ont rendu cette envie plus pressante et l’on a vu fleurir les projets alimentaires territoriaux (PAT).
Transmission des exploitations
Toutefois, des chambres d’agriculture aux grandes coopératives, en passant par la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), il arrive que s’exprime une défiance, qu’il faut surmonter. « Les collectivités ont une position peu évidente, parfois contestée, mais légitime : actuellement, la population veut du “circuit court” dans les assiettes des enfants, et sur l’objectif de faire passer la part des circuits courts dans l’ensemble des flux alimentaires à 20 % au lieu de 5 % aujourd’hui, tout le monde est d’accord », assure Pierre Pezziardi, président de La ceinture verte, une association qui organise des installations en maraîchage bio dans un cadre de coopération territoriale.
C’est ainsi qu’est née, en 2021, avec son appui, la société coopérative d’intérêt collectif (Scic) Terroirs de Haute-Vienne, qui réunit la CU de Limoges, d’autres intercos, la chambre d’agriculture, des banques, des restaurateurs, etc. Elle pilote la création de fermes maraîchères bios depuis la veille sur le foncier jusqu’à l’accompagnement technique des agriculteurs. Avec la volonté d’en implanter cinq par an.
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Comment réconcilier ville et agriculture : booster les circuits courts
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