« Un enfant “protégé” qui veut aller à une soirée pyjama ? Il faut presque remonter au président du conseil départemental pour avoir l’autorisation ! » s’exclame Hervé Laud, directeur de la prospective et du plaidoyer de SOS Villages d’enfants, l’une des nombreuses associations qui accueillent des enfants confiés par l’ASE, un service des conseils départementaux, chargés, en outre, de financer cette prise en charge. Selon lui, la protection actuelle de l’enfant « discrimine, alors que, selon la convention internationale des droits de l’enfant, nous devons prendre en compte “les meilleurs intérêts de l’enfant”. » Il préfère la formule originale, en anglais, « the best interests of the child », à sa traduction, « l’intérêt supérieur de l’enfant », propice aux malentendus.
« Les logiques des institutions et des professionnels priment trop souvent sur les droits et les besoins fondamentaux de l’enfant », renchérit Geneviève Avenard, ex-Défenseure des enfants auprès du Défenseur des droits. Or, « c’est la satisfaction des besoins de l’enfant, sa sécurité, sa santé, son développement, dans son intérêt, qui sont en jeu », souligne la docteure Marie-Paule Martin-Blachais, directrice scientifique et pédagogique de l’Ecole de la protection de l’enfance, et auteure du rapport « Démarche de consensus sur les besoins fondamentaux de l’enfant en protection de l’enfance », remis au gouvernement en 2017.
Premier moment crucial : l’évaluation de sa situation lorsque l’enfant, en danger dans sa famille, est confié par le juge à l’ASE. Une évaluation qui doit ensuite être ...
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