En juillet dernier, le gouvernement et les rĂ©gions se sont accordĂ©s, dans un accord de mĂ©thode, sur une rallonge de 600 millions d’euros pour compenser une partie des pertes de crise du coronavirus et permettre Ă ces collectivitĂ©s d’ĂŞtre des acteurs clĂ©s de la relance. Depuis, cet accord s’est transformĂ© en accord de partenariat sur le «co-pilotage» de la territorialisation du plan de relance.
Une instruction publiée le 7 janvier définit les objectifs, les priorités opérationnelles et les critères à prendre en compte pour l’attribution des 600 M€ de dotation d’investissement prévue dans le cadre du plan de relance au profit des régions. Cette enveloppe de 600 millions d’euros de dotation destinée à soutenir les projets d’investissement portés par les conseils régionaux a été ouverte par le  projet de loi de finances pour 2021, qui porte le plan de relance.
Une rĂ©partition de l’enveloppe selon le poids de la population
Chaque région bénéficie d’une attribution qui correspond au poids de sa population totale dans la population totale nationale. La voici :
- Auvergne-Rhône-Alpe : 71 858 000 € ;
- Bourgogne-Franche-Comté : 24 897 000 € ;
- Bretagne : 29 883 000 € ;
- Centre-Val de Loire : 22 893 000 € ;
- Corse : 3 085 000 € ;
- Grand Est : 49 308 000 € ;
- Hauts-de-France : 53 342 000 € ;
- Ile-de-France : 109 841 000 € ;
- Normandie : 29 553 000 € ;
- Nouvelle-Aquitaine : 53 676 000 € ;
- Occitanie 53 004 000 € ;
- Pays de la Loire : 34 011 000 € ;
- Guadeloupe : 3 544 000 € ;
- Guyane : 2 425 000 € ;
- La Réunion : 7 721 000 € ;
- Martinique : 3 379 000 € ;
- Mayotte : 2 352 000 € ;
- Provence Alpes CĂ´te d’Azur : 45228000 €.
Un engagement des crédits au plus tôt
Chaque affectation doit ĂŞtre discutĂ©e avec le conseil rĂ©gional, et sera attribuĂ©e pour des opĂ©rations liĂ©es au plan de relance de l’Etat, prioritairement en faveur de la rĂ©novation thermique des bâtiments publics et des mobilitĂ©s du quotidien. La circulaire insiste bien sur ce point : « ces crĂ©dits, inscrits sur le programme « Ecologie » de la mission Plan de relance, concourent Ă l’ambition que poursuit le plan France Relance en matière de transition Ă©nergĂ©tique, dimension qui conditionne notre Ă©ligibilitĂ© aux financements europĂ©ens ».
Les projets Ă©ligibles, portĂ©s par les conseils rĂ©gionaux (mĂŞme si ceux-ci ne disposent pas eux-mĂŞmes de la maĂ®trise d’ouvrage), doivent porter sur des opĂ©rations « dont le degrĂ© de maturitĂ© permet d’envisager un dĂ©marrage très rapide » : l’objectif est d’engager des crĂ©dits dès le dĂ©but de l’annĂ©e 2021. La circulaire prĂ©cise l’apprĂ©ciation qui doit ĂŞtre faite de ce niveau de maturitĂ© : l’opĂ©ration doit ĂŞtre engagĂ©e au 31 dĂ©cembre 2021. C’est-Ă -dire que les marchĂ©s doivent ĂŞtre notifiĂ©s au plus tard Ă cette date (sauf très rare exception pour lesquelles une explication devra ĂŞtre transmise Ă la DGCL, peut-on lire). La date de livraison prĂ©visionnelle devra ĂŞtre assurĂ©e par le calendrier de mise en Ĺ“uvre avant le 31 dĂ©cembre 2022 (sauf pour des projets d’ampleur ou de grande complexitĂ©)
Ce calendrier détaillé de l’opération devra être fourni par le conseil régional. Il indiquera le niveau de maturité de l’opération (diagnostics et études préalables réalisés ou en cours, faisabilité ou programme), les étapes essentielles de mise en œuvre, les délais de validation/instruction éventuelles et l’articulation avec toutes autres procédures à mener.
Le dĂ©cret du 25 juin 2018 relatif aux subventions de l’Etat pour des projets d’investissement sont applicables aux subventions versĂ©es aux conseils rĂ©gionaux.
Des crédits redéployables
Ces crédits, inscrits sur le programme « Ecologie » de la mission Plan de relance, sont gérés par délégation par le Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales (Direction générale des collectivités locales). Les enveloppes d’autorisation d’engagement seront déléguées à partir de début 2021 par la DGCL.
Mi-2021, un premier Ă©tat de situation de l’engagement des crĂ©dits permettra de dĂ©terminer leur redĂ©ploiement entre les rĂ©gions, s’il apparait un dĂ©faut de consommation.
Une information transparente
L’utilisation de cette enveloppe devra ĂŞtre valorisĂ©e auprès des Ă©lus et du grand public : le gouvernement souhaite « une large communication dans la presse quotidienne rĂ©gionale ainsi que sur les rĂ©seaux sociaux ». De mĂŞme, le plan de financement des projets devra ĂŞtre affichĂ© de manière visible : il s’agit d’une application du dĂ©cret du 14 septembre qui prĂ©voit les modalitĂ©s de publication et d’affichage du plan de financement d’une opĂ©ration d’investissement bĂ©nĂ©ficiant de subventions de personnes publiques pendant l’opĂ©ration et Ă son issue. Ainsi, seront systĂ©matiques la mention sur tous les projets financĂ©s de « France Relance » et l’utilisation de sa charte graphique.
Les parlementaires devront aussi ĂŞtre informĂ©s de l’avancĂ©e de la programmation et des opĂ©rations soutenues par ces crĂ©dits : il faudra leur transmettre, ainsi qu’aux élus membres des commissions DETR, la liste des opĂ©rations subventionnĂ©es dans chaque dĂ©partement.
De plus, cette liste devra être publiée tous les deux mois. Les préfets de région devront en effet rendre compte de l’avancée effective des engagements et des projets financés tous les deux mois. Le format du suivi ainsi que les modalités de transmission seront précisés par la Direction générale des collectivités locales.
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