Une simplification des services publics
FranceConnect est la plateforme d’authentification qui permet aux Français d’accéder à plusieurs services publics au moyen d’un seul identifiant. Il s’agit ici de limiter la multiplication des comptes et profils créés pour chaque télé-service. L’utilisateur n’a plus qu’un identifiant numérique de référence à retenir et n’a plus besoin de créer de nouveau compte pour accéder à un nouveau service public, son accès valant pour tous. Utilisable par près de 2.2 millions d’utilisateurs, l’Etat souhaite décliner l’outil sur smartphone, le rendant accessible partout.
Dites-le-nous une fois. Objectif avoué, le titre parlant de lui-même : réduire les redondances dans la demande d’informations aux entreprises et particuliers, ces redondances (demandes de numéro SIRET, chiffre d’affaires ou attestation fiscale) constituant une lourde charge administrative, pour une perte de temps considérable, les détournant de leur objectif premier, à savoir la création et l’innovation. D’ici 3 ans, les entreprises ne fourniront qu’une unique fois « leurs données d’identité, sociales et comptables ainsi que toute pièce justificative déjà fournie par ailleurs », s’appuyant sur l’échange des données entre les administrations, la refonte des formulaires priorisant les informations obligatoires et la dématérialisation des procédures.
Déclinée localement, la simplification des services publics a fait émerger un certain nombre d’initiatives suivant ce principe. Le Compte Parisien permet, par exemple, à tous les Parisiens d’accéder à l’ensemble des télé-services de la Ville de Paris, grâce à un unique couple identifiant / mot de passe, depuis fin 2016.
Ce portail stocke également les justificatifs des citoyens, et, via un interfaçage avec FranceConnect, en garantit authenticité et validité ; ils sont ainsi à disposition des administrations les exigeant. Le guichet unique de Montpellier est un autre exemple de la simplification des services publics à l’échelle locale, basée sur le même principe.
Un engagement et une implication des citoyens
Les ateliers citoyens. Qui mieux que les usagers connaissent leurs besoins ? Ce postulat sied parfaitement à la volonté de l’Etat de recueillir l’avis des Français sur une question ouverte d’intérêt public (sociétale, politique publique, etc.) Il ne s’agit pas d’arriver à un consensus ou à une réponse figée à la fin de la réunion mais bien d’embrasser divers points de vue afin d’avoir une vision plus concrète et opérationnelle sur une problématique et de prendre par la suite la meilleure décision à la lumière des interrogations et questionnements qu’elle aura soulevé en amont.
Les ateliers citoyens favorisent ainsi la transparence, l’esprit collaboratif et l’engagement des usagers sur des questions qui les concernent et les administrations sont ainsi aidées dans leur choix de décision.
La ville de Nantes a par exemple mis des ateliers citoyens en place pour faciliter un accès égal pour tous aux droits de santé. Les participants se sont posé les questions suivantes : quelles limites perçues, ou vécues, d’accès aux droits de santé, quels constats et enjeux prioritaires peuvent être partagés entre citoyens, quelles solutions pourraient être expérimentées pour permettre à tous d’accéder plus facilement à ces droits ?
L’avis rendu se compose d’un diagnostic partagé sur le non-recours aux droits de santé, et de 31 propositions pour favoriser le recours à ces droits. Des ateliers pour réfléchir à un parcours piéton sur les bords de Loire ont également été organisés, dans le but de donner des accès visuels sur le fleuve.
La question de la réelle prise en compte de ces avis citoyens par les collectivités lors des prises de décisions effectives reste toutefois posée, et la réponse concrète à vérifier au cas par cas.
Créer, Innover et concevoir
Il existe aujourd’hui une quinzaine de Start-Up d’Etats travaillant de près sur des problématiques de simplification des démarches administratives. Elles identifient un problème concret classé comme décourageant ou bloquant pour l’utilisateur et s’attèle à le résoudre dans une démarche agile et d’expérimentation terrain.
Par exemple, la difficulté pour un citoyen à trouver les bonnes formations pour son retour à l’emploi. Le porteur du projet est Pôle Emploi et après avoir travaillé étroitement avec les Start-Up d’Etat, il propose « La Bonne Formation », un annuaire des formations triées par Taux de Retour à l’Emploi dans les 12 mois et les financements afférents. Au service des usagers et des administrations, il s’agit de viser la symbiose en proposant un service simple, efficace et utile, répondant à un besoin clairement identifié.
« Comment diffuser à plus grande échelle des innovations qui ont fait leurs preuves sur un territoire ? » Telle est la mission à laquelle s’attelle Futurs Publics, une communauté d’acteurs de l’action publique, qui a pour but de sélectionner et expérimenter à petite échelle des innovations afin de les déployer dans les administrations.
Les start ups d’Etat sont en effet de véritables viviers d’innovations, dont le rayonnement géographique est toutefois souvent limité à l’échelle locale. C’est donc au sein d’un laboratoire d’innovations publiques que sont testées les solutions de demain. Futurs Publics, en portant ces projets, renforcent la culture de l’innovation au sein des administrations et décloisonnent les processus.
Si la transformation des politiques publiques et des administrations semble être une gageure au premier abord, les acteurs publics s’y attèlent, devenant plus créatifs, agiles, participatifs, et proches des besoins des citoyens.
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