A l’Assemblée nationale, une classe politique nouvelle arrive en masse, prête à « challenger » le gouvernement dans un esprit très « start-up ». Autant de consultants et de communicants souvent cruellement dépourvus d’assise locale. Au sein de la Macron Academy, les collectivités ne sont clairement pas la priorité des priorités.
Justice territoriale
C’est la chance historique de la Haute Assemblée. Face à une chambre des députés en apesanteur, les sénateurs ont de la terre collée aux semelles de leurs chaussures. Lors de l’examen des lois « Maptam » et « Notre », ils ont su, à leur manière, sans tapage, réinjecter de la justice territoriale dans des textes inspirés par les thuriféraires du tout-métropole.
Le récent rapport de Hervé Maurey et de Louis-Jean de Nicolaÿ, au Palais du Luxembourg, est une autre planche de salut. Ses auteurs s’élèvent contre l’abandon, depuis plus de vingt ans, de toute politique d’aménagement du territoire digne de ce nom.
Avec leur républicanisme sans apprêt et leur conscience aiguë des fractures qui abîment la société française, les sénateurs sont devenus des personnages nécessaires. Loin du mélange d’amateurisme et de caporalisme qui pourrait, in fine, marquer la mandature dans l’hémicycle, la Haute Assemblée compte des parlementaires éclairés sur tous les bancs.
Autoréforme
S’ils ont le bon goût de se réformer eux-mêmes, c’est-à-dire d’accepter la réduction d’un tiers de leurs effectifs et la limitation de leurs mandats à trois de suite, les sénateurs pourront jouer tout leur rôle dans le nouveau paysage politique.
Ils se trouveront dans les meilleures conditions pour faire valoir une requête fort légitime : le retour au Sénat des responsables de « petits » exécutifs locaux. Le grand conseil des communes de France ne peut, à l’évidence, demeurer sans maires en son sein.
Cet article est en relation avec le dossier
Thèmes abordés