L’Association des régions de France (ARF) n’entend surtout pas manquer le train du « nouvel acte de décentralisation » annoncé par François Hollande. Aussi, va-t-elle occuper le terrain, bien en amont du projet de loi portant réforme des collectivités programmé à l’automne.
Dans les prochaines semaines, peut-être même avant le deuxième tour des législatives, le 17 juin, elle présentera à la fois un document d’orientation et un pré-projet de loi.
Le fruit d’un travail mené depuis plusieurs mois par les présidents de région et leurs collaborateurs. Une réunion de calage, rassemblant des directeurs de cabinet et des directeurs généraux des services, a encore eu lieu ce 23 mai à l’ARF.
Au menu : l’élargissement des compétences des régions en matière de développement économique, d’emploi et de formation professionnelle ainsi que l’attribution d’un pouvoir d’adaptation des lois au profit des régions.
Les préfets font de la résistance – Le candidat François Hollande avait repris ce projet durant sa campagne. Le dessein bouscule l’autorité des préfets de région renforcée par les réformes de l’Etat mise en œuvre sous l’égide de Nicolas Sarkozy.
D’où la résistance de certains membres de ce corps, au moment de mettre la Direction générale des collectivités locales (DGCL) issue du ministère de l’Intérieur à la disposition du ministère de la Réforme de l’État, de la décentralisation et de la fonction publique incarné par Marylise Lebranchu.
L’ARF ne manque pas d’alliés dans cette bataille. Son délégué général, Michel Yahiel a été nommé le 17 mai conseiller « travail, emploi et protection sociale » de François Hollande.
Claudine Ripert-Landler, chef de cabinet, a suivi le même chemin le 17 mai. La voilà, désormais conseillère « communication, presse » du président.
Alain Rousset en partance ? Et, surtout, selon La Tribune du 22 mai, le président de l’ARF Alain Rousset pourrait se voir proposer le Commissariat général à l’investissement (CGI). Le patron (PS) du conseil régional d’Aquitaine pilotait le staff « industriel » de la campagne de François Hollande. Il n’a pas été retenu dans le gouvernement.
Le CGI, s’il le dirige, pourrait voir son périmètre élargi au-delà des derniers 9 milliards du Grand emprunt à distribuer.