Le classement des 100 premières polices municipales de France

Quels sont les plus gros services de police municipale en France ? La Gazette a passé au crible et analysé les données récemment publiées par le ministère de l’intérieur pour établir le nouveau top des 100 des polices municipales. Que faut-il en retenir ?

Premier enseignement : l’augmentation progressive du nombre d’agents se poursuit. Ils étaient 28 161 au 31 décembre 2023, une hausse de 3,8 % par rapport à 2022. Si cela témoigne d’un rythme d’embauche moins soutenu que les deux années précédentes (+ 6,5 % en 2022 et + 5,13 % en 2020), la perspective sur une décennie est bien plus nette : des 19 916 policiers municipaux en service en 2013, ils sont 28 161 dix ans plus tard (+ 41,4 %).

S’agissant du nombre de services, les chiffres révèlent que 4 640 collectivités étaient dotées d’un service de police municipale en 2023, contre 4 558 en 2022. C’est 82 de plus que l’année précédente, durant laquelle le nombre total de commune a diminué (- 10 communes).

Ce dynamisme s’appuie notamment sur la politique de recrutement soutenue de la ville de Paris, depuis 2021. Avec le recrutement de 568 policiers municipaux, la capitale est proche de doubler ses effectifs entre 2022 et 2023 (+ 46 %). C’est quasiment dix fois plus que Marseille, en deuxième position du classement, et son intégration de 62 nouveaux policiers municipaux en 2023, portant son total à 540 agents.  Du côté des DOM, la commune de Saint-Pierre, à la Réunion, qui a vu son nombre de policiers augmenter de 21 %, est désormais « forte d’un effectif d’une cinquantaine d’agents, et compte le plus grand nombre de policiers municipaux de l’île », peut-on lire sur le site officiel de la collectivité. C’est ainsi qu’elle a inauguré en novembre dernier, son nouveau poste de police. 

A signaler également : Brest demeure la seule ville de plus de 100 000 habitants à ne pas disposer d’agents de police municipale. Néanmoins, le maire a pris l’initiative en 2022 de créer une brigade de tranquillité publique composée d’agents de surveillance de la voie publique.

Classées, mais en perte de vitesse

Les communes présentes dans ce nouveau top 100 n’ont pas, comme les précédentes, toutes vu leur nombre d’agents augmenter. C’est particulièrement le cas dans le département des Hauts-de-Seine, qui compte trois de ses communes dans le top 5 des évolutions négatives les plus fortes. A Levallois-Perret d’abord, qui perd 20 fonctionnaires de police, Neuilly-sur-Seine, où les effectifs se sont réduits de 13 personnes, et Courbevoie, où ils sont 42 à porter l’uniforme en 2023, contre 55 un an plus tôt.

Autre information mise en avant dans ce top : le nombre d’habitants par policier municipal. Sous cette configuration, Paris recule de plus de 70 places dans le classement, pour laisser la place à Saint-Tropez, et ses 67 habitants par agent. Cependant, la station balnéaire prisée de la Côte-d’Azur, qui compte 3 275 habitants en temps “normal”, voit sa population augmenter significativement durant les périodes touristiques. Cette tendance s’observe pour deux autres commune du Var, également présentes dans le top 10 des villes où les habitants par policier sont les moins nombreux : Sainte-Maxime et Saint-Raphaël.

Grâce à la diffusion des données ouvertes des effectifs communaux des polices municipales entamée en 2013, il est désormais possible de percevoir les évolutions sur une décennie complète. En 10 ans, plusieurs collectivités ont disparu du top, quand d’autres ont fait leur apparition. Ainsi, un quart du classement a été renouvelé. Si le cas particulier de Paris a déjà été évoqué plus haut, il faut aussi noter que Saint-Etienne, Nouméa et Reims, qui ne faisaient pas parti du top 100 en 2013, se trouvent désormais respectivement aux positions : 10, 12 et 17, preuve d’une volonté prégnante d’accroître le nombre de policiers municipaux.