RĂ©ponse du ministère auprès du ministre de l’IntĂ©rieur et des outre-mer et du ministre de la Transition Ă©cologique et de la cohĂ©sion des territoires, chargĂ© des CollectivitĂ©s territoriales : S’agissant des dĂ©penses des collectivitĂ©s locales relatives Ă la voirie, elles obĂ©issent aux mĂŞmes règles d’imputation que celles qui rĂ©gissent l’ensemble des dĂ©penses du secteur public local. Ces règles sont rappelĂ©es dans la circulaire du 26 fĂ©vrier 2002 relative aux règles d’imputation des dĂ©penses du secteur public local dont l’annexe 2 porte sur l’application du critère de distinction entre dĂ©penses d’investissement et dĂ©penses de fonctionnement aux travaux de voirie.
Les dĂ©penses d’entretien ou de rĂ©paration sont destinĂ©es Ă conserver la voirie dans de bonnes conditions d’utilisation ou Ă la remettre en bon Ă©tat d’utilisation ; elles constituent des dĂ©penses de fonctionnement.
En revanche, les travaux ayant pour effet une amĂ©lioration du service rendu Ă l’usager ou entraĂ®nant des modifications substantielles des voies constituent des dĂ©penses d’investissement. Les travaux d’investissement en voirie peuvent ĂŞtre amortis Ă titre facultatif mais ne le sont pas Ă titre obligatoire par les collectivitĂ©s.
En effet, les infrastructures de voirie n’ont pas de durĂ©e de vie limitĂ©e dans le temps : le coĂ»t d’entretien rĂ©gulier de la voirie qui maintient la valeur de l’immobilisation sans l’accroĂ®tre doit logiquement ĂŞtre supportĂ© par la section de fonctionnement car une immobilisation de ces dĂ©penses conduirait Ă majorer artificiellement la valeur du patrimoine de la collectivitĂ©.
Dans le contexte Ă©conomique actuel, le Gouvernement est conscient des consĂ©quences pour les communes de l’inflation sur les dĂ©penses de fonctionnement (Ă©lectricitĂ©, gaz, chauffage, produits alimentaires etc.), de certains de leurs Ă©quipements publics (piscines, voirie, cantines, etc.) et de la revalorisation du point d’indice dĂ©coulant de la mise en Ĺ“uvre du dĂ©cret du 7 juillet 2022.
C’est pourquoi l’article 14 de la loi de finances rectificative du 16 aoĂ»t 2022 instaure un dispositif de soutien budgĂ©taire pour accompagner les communes et leurs groupements.
Ainsi, les communes qui réunissent les trois critères suivants seront éligibles à ce mécanisme de soutien :
- si elles avaient un taux d’Ă©pargne brute (Ă©pargne brute / recettes rĂ©elles de fonctionnement) infĂ©rieur Ă 22 % en 2021 ;
- si leur potentiel financier est inférieur au double de la moyenne des communes de leur strate démographique ;
- si elles perdent au moins 25 % de leur épargne brute en 2022, du fait principalement de ces hausses de dépenses.
Pour les communes et Établissements publics de coopĂ©ration intercommunale (EPCI Ă©ligibles), l’État leur versera une compensation Ă©gale Ă la somme des deux termes suivants :
- 70 % de la hausse des dĂ©penses constatĂ©es en 2022 au titre des achats d’Ă©nergie, d’Ă©lectricitĂ©, de chauffage urbain et de produits alimentaires ;
- 50 % de la hausse des dĂ©penses constatĂ©es en 2022 du fait de la revalorisation du point d’indice.
Le soutien budgĂ©taire de l’État est estimĂ© Ă 430 M€, mais dĂ©pendra de l’Ă©volution effective de l’Ă©pargne brute des communes et de leurs groupements en 2022. Au-delĂ de ce soutien budgĂ©taire spĂ©cifique, toutes les communes bĂ©nĂ©ficient de la revalorisation forfaitaire des bases d’imposition, indexĂ©e sur l’inflation.
En 2022, cette revalorisation forfaitaire des bases sera de 3,4 %, soit le taux le plus Ă©levĂ© depuis plus de 30 ans. Ă€ elle seule, cette revalorisation forfaitaire devrait permettre d’augmenter de plus de 1,2 milliard d’euros les recettes de fiscalitĂ© locale des communes et de leurs groupements en 2022. Cette mĂŞme mĂ©canique de revalorisation s’appliquera pour 2023.
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