« Aujourd’hui, nous travaillons avec des équipes qui ne sont jamais au complet, le turn-over est très important, il faut l’intégrer, cela ne sert à rien de lutter », selon Florian Glay. Le directeur des ressources humaines de la ville de Pantin (1 800 agents, 56 000 hab., Seine-Saint-Denis) ne signifie pas, par cette déclaration, qu’il a baissé les bras. Loin de là. « Cela nous oblige au contraire à nous tourner vers des savoir-faire qui dépassent la question du poste pour lequel on recrute. » Les fameuses « soft skills », décortiquées par tous les manuels de management, réhabilitent en effet la dimension émotionnelle du travail, l’aspect comportemental et les aptitudes relationnelles davantage que techniques.
Ces compétences s’affirment d’autant plus dans une conjoncture tendue de recrutement dans les collectivités. Une situation à laquelle Emilie Agnoux, directrice de la transformation et du dialogue social à Grand Paris sud est avenir (16 communes, 1 200 agents, 310 700 hab.), ajoute un autre aspect, « la contractualisation des emplois nous pousse à parier sur des profils différents. Lorsque vous avez des candidats qui ne maîtrisent ni le statut ni les règles de la territoriale, il faut pouvoir déceler leur aptitude à s’insérer dans le contexte local ». Pour autant, les directions des ressources humaines des collectivités prêtent aux « soft skills » des définitions variées. Si le « savoir-être », notion plutôt floue (lire ci-dessous), est souvent mentionné, Lionel Diliakou lui préfère une combinaison de compétences. « C’est pour moi tout ce qui ne relève pas de la technicité d’un poste, à savoir l’autonomie, la capacité d’adaptation et d’apprentissage, l’intelligence relationnelle, la qualité de jugement et la négociation », détaille le directeur des ressources humaines de Tours (2 250 agents, 137 100 hab.) et Tours métropole (22 communes, 1 650 agents, 290 000 hab.).
Activités annexes du CV
Pour d’autres, comme Malala Andriananja, la directrice des ressources humaines du Muretain agglo (26 communes, 1 800 agents, 121 000 hab.) les « soft skills » sont aussi « étroitement liées aux expériences personnelles et professionnelles et au bagage socioculturel ». En un mot : à la personnalité du candidat. Rien d’étonnant alors à ce que les collectivités tentent de plus en plus d’objectiver les « soft skills ». La première illustration reste la prise en compte dans les CV des activités annexes pour identifier les compétences transférables.
« Il y a quelques années, celles-ci avaient peu de poids, c’est beaucoup
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Gazette des Communes
Références
- Un rapport réalisé en mai par France Stratégie revient sur le lien entre « soft skills » et innovation. A télécharger sur : bit.ly/3dzHuhR
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