C’est un arbitrage qui a pour principal mérite de n’humilier personne. L’administration de Bercy tient son objectif de dépense locale de fonctionnement, fixé à 0,5 % en dessous de l’inflation. Elle pourra montrer patte blanche à Bruxelles.
De leur côté, les collectivités échappent au pire. Les contrats honnis de Cahors ne ressortent pas du placard, comme cela avait été, semble-t-il, envisagé. Les principales collectivités ne seront pas soumises, dans un premier temps, à un dispositif individualisé de sanction financière.
Préserver les subsides des départements
Reste néanmoins deux grosses pierres d’achoppement : la disparition programmée de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises et, surtout, l’absence de bouclier énergétique d’urgence pour tous. Face à l’explosion des prix, les collectivités attendent plus de l’Etat.
Les négociations entre les deux parties sont loin d’être terminées. Elles seront sans doute houleuses. La France, nation politique par excellence, biberonnée aux révolutions et aux joutes parlementaires, possède peu la culture du compromis.
Privée d’attache locale, la Macronie n’aime guère les têtes qui dépassent dans ce qu’elle appelle, avec un brin de condescendance, « les territoires ». Mais l’absence de majorité claire au Palais-Bourbon rebat les cartes. Au Parlement, cet été, le gouvernement a dû en rabattre devant des députés soucieux de préserver les subsides des départements.
Reconnaissance de Territoires unis
Afin d’élargir le casting de son Conseil national de la refondation, Emmanuel Macron est allé à Canossa. Pour la première fois, il a reçu les présidents de l’Association des maires de France, de Départements de France et de Régions de France au titre de Territoires unis. Il a, par-là, donné son onction à un club qui s’était précisément constitué pour dénoncer son « hypercentralisme ».
Durant la discussion parlementaire, le gouvernement devra, lui aussi, courber l’échine et revenir sur certaines mesures de son projet de loi de finances s’il ne veut pas que ce nouveau dialogue tourne court.
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