L’échéance approche. En 2024, les collectivités seront tenues de proposer à leurs habitants un tri à la source des biodéchets. Objectif : le « retour au sol » d’un gisement riche en matière organique et dont les propriétés sont gaspillées par l’enfouissement et l’incinération. L’enjeu est de taille. En moyenne, les restes alimentaires représentent un tiers des ordures ménagères. Or, d’après les calculs de l’Ademe, « seuls 8 % de la population sont desservis par une solution de tri au niveau des ambitions de la loi », rappelait la déléguée générale du réseau Compostplus, Mathilde Borne, lors de la dernière édition du salon Pollutec, en 2018.
Les 92 % restants ne partent pas de zéro, loin de là. La plupart des collectivités ont encouragé le compostage, cherchant à réduire la quantité de déchets pris en charge par le service public de collecte. Aujourd’hui, « le but n’est pas d’écraser ces dispositifs de prévention, prévient Claire Canonne, cheffe de projet à la métropole de Nantes (24 communes, 656 300 hab.). Et encore moins les dynamiques collectives, qui ont parfois débouché sur d’autres aménagements comme des espaces de troc entre habitants ».
Une cohabitation entre collecte séparée et compostage n’a heureusement rien d’inenvisageable. La première est plus adaptée à l’alimentation carnée quand les ménages craignent la présence de rongeurs dans leur compost. Et à la période hivernale, lorsque la température est trop faible pour que des biodéchets se dégradent naturellement. A contrario, le compostage est la solution locale et « low tech » par excellence. Elle permet, en outre, d’obtenir gratuitement de la bonne terre et de recueillir une partie des déchets verts comme les feuilles mortes et les branchages, qui ne sont pas acceptés dans les services de collecte car ils viendraient saturer le système.
Conteneur, bac à compost, point d’apport volontaire
La loi n’impose pas l’uniformité. « La généralisation du tri à la source, cela veut dire que chaque citoyen doit avoir une solution, décrypte Christelle Rivière, chargée de mission au sein d’Amorce. C’est le diagnostic initial qui va permettre de définir la bonne : compostage, porte-à-porte ou apport volontaire. »
Même dans une zone où la typologie d’habitats semble homogène, mieux vaut bien peser les différents paramètres. En se demandant s’il est plus facile
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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