Des appels d’offres inférieurs de 35 % à leur niveau habituel dans le secteur des travaux publics, selon la fédération du même nom, une baisse des délivrances de permis de construire de 20,1 % entre janvier et juillet, sur laquelle alerte la Fédération française du bâtiment, 25 % de constructions de logements potentiellement en moins en 2021, selon les Entreprises générales de France du BTP… Les chiffres s’égrènent, toujours plus inquiétants pour l’avenir du secteur de la construction dans son ensemble. Et si, selon l’adage, « quand la construction va, tout va », alors, quand elle « ne va pas »…
Impasse et éclipse
En cause, selon les différents professionnels, un retard dans la délivrance des permis de construire – que les collectivités ont cependant généralement continué à examiner et à délivrer pendant le confinement –, mais aussi la tendance de certaines municipalités à vouloir « revisiter » leur plan local d’urbanisme et les grands projets dans les tuyaux, au regard de leurs nouveaux objectifs.
Mais les inquiétudes des collectivités ne sont-elles pas légitimes face à un plan de relance gouvernemental qui, tout en mettant en avant l’importance de la transition écologique, fait l’impasse sur la construction neuve et éclipse totalement la rénovation urbaine, comme l’ont dénoncé dans une tribune transpartisane, publiée dans « Le Journal du dimanche » du 18 octobre, 43 élus de grandes villes ?
Clarté des rôles
La prudence des maires n’est-elle pas, au contraire, pleinement justifiée dans un contexte économique anxiogène, renforcé par la baisse des impôts de production, qui les laisse dans l’incertitude ? Un impératif s’impose : rétablir la confiance, avec les collectivités et avec les professionnels de la construction. Pour cela, la rapidité de la mise en exécution du plan de relance et de sa territorialisation sera cruciale. Tout comme la clarté du partage des rôles entre Etat et collectivités. Le recrutement des sous-préfets à la relance est ouvert, il faudra aller vite, très vite.
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