La crise que subit le secteur du bâtiment, avec une majorité de chantiers encore à l’arrêt, touche au premier chef les bailleurs sociaux. Or le secteur des HLM a régulièrement eu un rôle contracyclique durant les dernières crises immobilières, du fait de son mode de financement public. Il est donc crucial que les chantiers puissent repartir, et que les bailleurs sociaux puissent lancer de nouveaux projets.
C’est pourquoi l’Union sociale pour l’habitat a présenté le 14 avril au ministre de la Ville et du Logement Julien Denormandie ses propositions pour une reprise et une relance de l’activité dans le secteur du logement social.
En ce qui concerne les locataires, alors que la plupart des bailleurs sociaux ont mis en place des mesures d’accompagnement pour faire face aux difficultés de paiement des loyers, le mouvement réclame une revalorisation des aides personnelles au logement au delà de l’inflation en 2020 et 2021, ce qui permettrait a minima de revenir sur la baisse généralisée de 5 euros décidée à l’été 2017.
Faciliter la reprise des chantiers
En ce qui concerne la reprise de l’activité économique, les préfets doivent prioriser la reprise des chantiers, en dialogue avec la filière BTP et les collectivités territoriales. L’USH appelle à ce que que « les chantiers sous maîtrise d’ouvrage Hlm soient traités équitablement et ne souffrent pas de retards plus importants que ceux d’autres maîtrises d’ouvrage, notamment des collectivités locales ».
Elle réclame par ailleurs la mobilisation d’agréments pour permettre l’achat de logements en cours de finalisation, ou livrés dans des programmes privés en cours qui connaîtraient des difficultés de commercialisation. Cela permettrait de mettre rapidement sur le marché une offre nouvelle de logements sociaux, et aiderait la promotion privée.
Un plan de 300 000 logements
Sur le moyen terme, l’USH propose un plan de production de logements sur trois ans, à la fois en neuf (300 000 logements) et en réhabilitation (400 000 logements). Le plan serait « orienté vers un développement de l’offre de logement social, notamment PLAI et PLUS, la massification de l’amélioration de la qualité des logements et le maintien d’un haut niveau d’ambition pour la rénovation urbaine », explique l’USH. Ce plan repose cependant sur une série de conditions :
- La simplification, avec l’allègement des règles de la commande publique, afin d’accélérer la production de logements sous maîtrise d’ouvrage Hlm et de privilégier les entreprises locales ; il faut aussi éviter les surcoûts par exemple en prorogeant les Diagnostics de Performance Energétique périmés en 2020 jusqu’à la fin du plan de relance (3 ans).
- Une plus grande efficacité avec une délivrance au niveau régional des agréments, et une régulation régionale des prix, par la mise en place de chartes des prix de vente des logements en Vefa( vente en l’état futur d’achèvement).
- Le rétablissement de marges de manoeuvre pour les bailleurs sociaux, avec le retour à un taux réduit de TVA à 5,5%, et la suppression de la réduction de loyer de solidarité, ainsi que la baisse du taux de livret A de 0,5 à 0,25% notamment.
Le plan de soutien au logement de CDC Habitat
Le 27 mars dernier, CDC Habitat, la filiale logement social de la Caisse des dépôts, a annoncé un plan de soutien au secteur de l’immobilier. Elle a annoncé un appel à manifestation d’intérêt en direction des promoteurs, pour la construction de 40 000 logements sociaux, ou intermédiaires.
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