Faire entendre un message commun qui, lui, s’appuie sur plus d’un millier de contributions : c’est l’objet de la motion commune portée par l’association Villes internet, qui s’est basée sur « l’analyse sémantique de plus de 1 000 contributions exprimées par 287 élus locaux dans un dispositif de consultation à la fois distanciel et présentiel », explique l’association dans un communiqué paru le mardi 13 octobre.
Lors du congrès des élus au numérique qui s’est déroulé le 12 octobre, « ces contributions ont été enrichies et organisées pour permettre leur présentation au gouvernement et au public ». Cette motion s’articule autour de huit grands principes bâtissant une réelle « gouvernance numérique locale ». Ils sont les suivants :
- Une égalité d’accès aux réseaux et usages par les citoyens et pour les territoires, face à « l’urgence nationale à assumer la grande inégalité d’accès au numérique et aux services publics dématérialisés ».
- Une transition numérique qui renforce la transition écologique, puisque l’on sait que « l’usage du numérique est loin d’être neutre écologiquement ». Ainsi, « les collectivités veulent contribuer à organiser la prudence, l’analyse préalable des impacts et l’organisation d’un contrôle continu des innovations numériques avant et après leur mise sur le marché ».
- Une stratégie publique de la gestion du cycle de vie de la donnée ; protection, stockage, ouverture, exploitation, disparition… Les collectivités interviennent « à chaque étape du cheminement de la donnée« , ce qui amène à réfléchir à « une compétence locale avec des référents formés » et pourrait se traduire par la mise en place d’un « service public sécurisé de la donnée ».
- Une proximité consolidée par des formes de médiation réinventées ; à l’heure où « la médiation numérique doit être pensée comme une médiation sociale », et où le numérique est porteur d’une socialisation inédite en temps de crise sanitaire, via le télétravail, la télémédecine, l’éducation à distance, etc.
- Des coopérations sur les politiques publiques numériques ; l’écosystème gagnerait ainsi à renforcer ses liens, par exemple avec les acteurs privés locaux de l’économie numérique. La motion appelle à ce qu’adviennent des interactions réciproquement profitables aux territoires urbains et ruraux, partenaires et non plus adversaires ».
- La formation des agents, des élus rapprochés des usagers par le numérique ; la culture numérique, qui s’apprend, doit absolument être mieux diffusée dans les collectivités. A un niveau macro, cela permettra « d’emmener et maintenir les populations à un niveau commun d’éducation critique au numérique ».
- Des moyens humains et financiers à la hauteur de la modernisation des services publics locaux ; sur cet axe, la motion plaide pour l’ouverture « d’une série de postes budgétaires et de nouveaux postes à chaque échelon local ». Une personne pourrait être désignée référente numérique local afin de coordonner les projets de manière transversale.
- L’implication des citoyens dans une démocratie locale qui choisit ses innovations ; « l’extension des usages du numérique est […] une opportunité à saisir par les collectivités pour l’accès aux droits et à l’information publique : c’est une modernisation de la politique de démocratie locale qu’il s’agit d’installer et de financer ».
Ces axes s’inscrivent dans le prolongement des travaux menés par l’association, puisqu’ils recoupent, pour la majorité d’entre eux, les principes relayés lors du précédent congrès des élus au numérique. Ils seront portés par une délégation d’élus qui les présentera au cabinet du Premier ministre, Jean Castex, le 19 octobre.
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