Pouvez-vous présenter les missions du syndicat Seine-et-Yvelines Numérique ?
Lorsque nos élus ont créé le syndicat, en 2016, leur but était de proposer un outil de gouvernance partagée pour que le département soit un partenaire du bloc communal. Ils souhaitaient développer une plateforme de services car il n’y a pas que le très haut-débit qui doit être mis au service de la stratégie numérique à l’échelle du territoire départemental. Nous pouvons apporter des services pour l’éducation, la sécurité, la modernisation de l’administration, l’e-santé…
De trois agents, le syndicat, qui est aujourd’hui le plus important syndicat interdépartemental, en compte désormais une soixantaine car la demande est forte en termes d’aménagement numérique et de plateforme de services. Le territoire sur lequel nous travaillons totalise 3 millions d’habitants.
Pouvez-vous donner des exemples concrets de ces services ?
Par exemple dans le parcours pédagogique, on s’est intéressés en premier lieu au projet pédagogique numérique et à l’équipement des collégiens, mais aussi très vite et à la demande d’un certain nombre de communes et intercos, à celui des écoliers. Car on voit bien qu’on ne peut pas découper la vie d’un enfant en tranches.
Nous travaillons donc de manière transverse, en recréant des continuums au bénéfice des usagers. Cela permet d’éviter des ruptures en matière d’apprentissages numériques entre l’école et le collège. C’est la raison pour laquelle nos présidents de département Pierre Bédier et Georges Siffredi veulent que nous travaillions sur un territoire, et pas seulement pour un type de collectivités.
S’ajoute enfin à cette plus grande efficacité une plus grande efficience de la dépense publique : nous sommes un outil de mutualisation qui permet d’éviter de créer ce qui est déjà créé ailleurs, et nous mutualisons les ressources techniques, humaines, les budgets…
C’est l’un des axes que vous allez développer lors des Assises du numérique qui se dérouleront mardi 29 septembre ?
Les Assises du numérique sont une occasion à double détente : elles permettent de faire monter la culture et la conscience collective sur ces sujets de mutualisation et de continuums.
Et deuxièmement, les maires en sont au début de leur mandat : nous souhaitons montrer que les départements sont partenaires du bloc communal et que nous pouvons les aider dans le cadre de leurs projets de mandat. Il ne s’agit pas d’imposer des modèles qui viendraient d’en haut, nous souhaitons comprendre la volonté de chaque maire, et respecter la particularité de chaque territoire communal. Par exemple, certains maires veulent déployer des tablettes individuelles dans les écoles, d’autres préfèrent d’abord mutualiser les tablettes au sein d’une école pour développer une culture de l’utilisation du numérique à l’école. Nous respectons tous les modèles.
Vous plaidez aussi pour la mutualisation de la vidéoprotection…
Oui, car nous avons, à la demande du département des Yvelines, mis en place un centre de vidéoprotection dans lequel sont stockées les images des abords de 116 collèges, et les communes gagneraient à en bénéficier, par exemple en cas d’intrusion afin de pouvoir suivre l’intrus sur la voie publique. Et au-delà de cet intérêt fonctionnel, puisque pour des raisons économiques toutes les villes n’ont pas les moyens de disposer d’opérateurs vidéos.
Mais la vidéoprotection fait partie du pouvoir de police du maire et n’est ni délégable ni transférable, et cela fait maintenant plusieurs mois que nous essayons de convaincre. Nous avons d’ailleurs rédigé un projet de modification des textes en vigueur et, à la prochaine loi présentée à l’Assemblée et au Sénat sur la sécurité, nous ferons valoir nos arguments.
Enfin, les Assises du numérique seront aussi l’occasion d’aborder le rôle de l’e-santé dans une politique d’aménagement territorial afin de faire face aux problématiques de désertification médicale. Et d’aborder un dernier sujet, lié à la modernisation des services territoriaux : l’archivage électronique, la dématérialisation, la cybersécurité… Ces sujets requièrent une forte expertise et, là encore, il y a matière à mettre en commun une plateforme et des expertises.
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