Depuis son arrivée en juillet, le Premier ministre, Jean Castex, n’a eu de cesse de mettre en avant le couple maire-préfet dans la gestion de la crise, et une approche territorialisée des mesures à prendre. Le durcissement de la crise sanitaire ces derniers jours a démontré qu’à la première secousse, cette stratégie a pris du plomb dans l’aile. Les élus marseillais, parisiens et d’autres métropoles se sont – ont-ils du moins déclaré – retrouvés confrontés le 23 septembre à des décisions de fermeture de bars et de restaurants, ainsi qu’à des limitations de jauges, prises unilatéralement par le préfet, sans véritable concertation.
Des concessions obtenues
Peut-être que face à des décisions aussi impopulaires était-il plus judicieux localement de feindre l’ignorance et de reporter la responsabilité sur l’Etat… pour, quarante-huit heures plus tard, obtenir des concessions.
Sur le plateau de France 2, le 24 septembre, Jean Castex a dit avoir « décidé de prendre ses responsabilités, celles de l’Etat », tandis que le ministre de la Santé, Olivier Véran, a rappelé ce que les élus locaux eux-mêmes justifient régulièrement auprès de leurs administrés : « Concerter ne veut pas dire tomber d’accord. A un moment, le principe de responsabilité doit primer. »
Une thérapie est nécessaire
Alors que les semaines qui arrivent s’annoncent sombres sur le plan épidémique, une thérapie de couple serait nécessaire pour rétablir la communication et le respect entre élus locaux et préfets, ou, a minima, obtenir des éclaircissements sur la nouvelle stratégie gouvernementale de gestion du virus, afin d’éviter chaque mercredi de nouveaux pataquès. On le sait, la situation est inédite, mouvante, complexe. Devant ce lot d’incertitudes, l’Etat a en tout en cas une responsabilité. Celle de la lisibilité de son action tant vis-à-vis des élus que des citoyens, qui, au regard de cette gestion « dans la dentelle », ont, eux aussi, bien du mal à s’y retrouver.
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