Quelle est la place du patrimoine dans les projets engagés dans le cadre du programme Action cœur de ville, lancé par l’Etat en décembre 2017 pour redynamiser les villes moyennes ? C’est ce qu’ont voulu savoir les responsables du programme. D’où le rapport confié à l’Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT) et à l’association Sites et cités remarquables, qui réunit les villes d’art et d’histoire et à secteurs protégés, rendu public ce 8 septembre à l’occasion de la 3ème Rencontre nationale Action cœur de ville (ACV).
Action cœur de ville : coup d’accélérateur pour la valorisation du patrimoine
« La quasi-totalité des 222 conventions-cadres qui ont été signées par les collectivités avec l’Etat, les partenaires financiers, voire avec les régions, départements et autres opérateurs divers, etc. accordent une place substantielle à la valorisation du patrimoine dans l’axe thématique de l’aménagement urbain et paysager de leur projet », constatent d’emblée les auteurs.
Tous les projets ne sont pas nécessairement nés avec le programme national. Certains avaient déjà été initiés antérieurement, ou du moins fait l’objet de projets sur le papier ou de réflexions. Mais « le programme national ACV donne assurément un coup d’accélérateur aux actions de valorisation du patrimoine, intégrées dans une stratégie globale de requalification urbaine et de développement économique. »
Le patrimoine, une affaire de politique transversale
Outre le lien avec le développement économique, l’analyse des projets Action cœur de ville met en lumière la transversalité de la thématique patrimoniale, qui fait « partie intégrante de ce qui constitue un quartier : immeubles et maisons, espaces et équipements publics, trames viaires et parcelles, parcs et jardins, patrimoine naturel. Cet « ensemble de patrimoines » fait l’objet d’une stratégie, coordonnée avec tous les services et acteurs de ces quartiers, publics ou privés », insistent les auteurs.
Et dans les sept thèmes passés en revue par le rapport – espaces publics, logement, mutation urbaine, équipements, planification, commerces, mise en valeur patrimoniale (connaissances et identité locale) – la question du patrimoine traverse le cœur des projets.
Avec parfois des difficultés considérables à surmonter, comme en matière de logement où la rénovation de l’habitat ancien, qui s’accorde avec les politiques de proximité des services et des commerces, entre aussi parfois en conflit avec la transition écologique, la lutte contre l’insalubrité, le respect des normes de sécurité incendie et du Code de la santé publique en matière d’habitat.
Des modes d’intervention diversifiés autour du patrimoine
Exemples à l’appui, les auteurs montrent les nombreux modes d’intervention autour du patrimoine dans le programme ACV : restauration, réhabilitation, aménagement urbain (qui représente près du quart des actions en faveur du patrimoine), reconversion, animation, et même création (introduction d’éléments contemporains dans une logique de continuité architecturale).
Le patrimoine en chiffres dans Action cœur de ville
- 141 villes, soit environ 65% des villes ACV, sont dotées d’un site patrimonial remarquable (109) ou ont engagé l’élaboration d’un SPR (32). « Ainsi, cet outil d’urbanisme patrimonial est bien perçu comme un outil au service des politiques urbaines et patrimoniales menées par les élus », soulignent les rapporteurs.
- 96 villes portent le label Villes et pays d’art et d’histoire (VPAH).
- 26 % des interventions patrimoniales concernent les espaces publics
- 19% concernent les logements
Références
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