Les candidats proposent-ils tous la même chose ?
Non. Le Rassemblement national juge par exemple inenvisageable d’adapter les menus dans les cantines scolaires aux desiderata de telle ou telle communauté. Contrairement aux autres partis, celui-ci s’oppose aux plats de substitution au porc. De son côté, EELV construit ses programmes à travers le prisme de l’écologie et s’intéresse assez peu au développement économique.
Est-ce que les anciens partis de gouvernement possèdent un corps de doctrine en matière locale ?
Le socialisme municipal des années 70 qui voulait « changer la ville » a disparu. Le discours de la droite, qui était partie, après la victoire de François Mitterrand en 1981, à la reconquête du pouvoir ville par ville avec un développement accru de la sécurité, a perdu son âpreté. La phase où les appareils centraux intervenaient très fortement dans les scènes politiques des villes petites ou grandes est terminée. LREM a du mal à exister. Les maires PS et LR cachent leur étiquette.
Ce positionnement n’est-il pas adapté au domaine d’action des municipalités ?
Les maires de gauche, de droite et d’ailleurs dépassent allègrement les frontières partisanes dans la mise en œuvre de leurs politiques communales, qu’il s’agisse de l’entretien de la voirie et des écoles ou de la construction de piscines. Le mot d’ordre des candidats, c’est « mon parti, c’est ma commune ». Cela se traduit par un fort pragmatisme et des systèmes d’alliance à géométrie variable. Ici, un maire PS est allié à EELV. Là, il ne l’est pas. Ailleurs, comme à Auxerre dans l’Yonne, le maire d’origine socialiste Guy Ferez noue une alliance avec LREM.
Les maires ne sont-ils pas en train de devenir de simples gestionnaires ?
La figure du grand maire bâtisseur, porteur de très gros projets, comme Alain Juppé à Bordeaux ou Pierre Mauroy à Lille, a tendance à disparaître. Les édiles accordent davantage la priorité à la cohésion des sociétés territoriales, au développement doux et à l’écologie. Le verdissement des listes pour les municipales 2020 présage d’élus qui seront des animateurs et des pacificateurs. Avec sa proposition de supprimer la moitié des places de stationnement dans la capitale, Anne Hidalgo est plus écolo que les écolos ! Elle contourne les verts par leur gauche. C’est un verdissement accéléré qui correspond plutôt bien à la ville de Paris, dont la bourgeoisie et les classes moyennes sont avant tout sensibles à la qualité de vie. « Les maires de gauche, de droite et d’ailleurs dépassent les frontières partisanes dans la mise en œuvre de leurs politiques communales. »
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Programme des candidats aux municipales : menu unique pour tous ?
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Sommaire du dossier
- Programme des candidats : menu unique pour tous
- Élections municipales : qui lavera plus vert que vert ?
- La lutte contre la flambée des prix de l’immobilier dépasse les clivages
- La coconstruction fait un tabac dans l’ensemble des catégories de communes
- Tous les candidats misent sur de grands événements
- Le communisme municipal fait de la résistance
- Municipales 2020 : ces candidats qui jouent les cost-killers
- Elections 2020 : les polices municipales remportent tous les suffrages
- « Les futurs maires seront plus des animateurs que des bâtisseurs »
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