Fermer

Déjà inscrit(e) ?

Mot de passe oublié ?

Identifiant et/ou mot de passe non valides

Nous n’avons pas reconnu votre email, veuillez indiquer un email valide, utilisé lors de la création de votre compte.

Un message avec vos codes d'accès vous a été envoyé par mail.

Pas encore inscrit(e) ?

Inscrivez-vous pour accéder aux services de LaGazette.fr et à la gestion de vos Newsletters et Alertes.

M'inscrire gratuitement

Menu

Déjà inscrit(e) ?

Mot de passe oublié ?

Identifiant et/ou mot de passe non valides

Nous n’avons pas reconnu votre email, veuillez indiquer un email valide, utilisé lors de la création de votre compte.

Un message avec vos codes d'accès vous a été envoyé par mail.

Pas encore inscrit(e) ?

Inscrivez-vous pour accéder aux services de LaGazette.fr et à la gestion de vos Newsletters et Alertes.

M'inscrire gratuitement

Commande publique

DSP : OpacitĂ©, surcoĂ»ts, manque Ă  gagner… autant de risques Ă  anticiper

Publié le 13/11/2019 • Par Isabelle Jarjaille • dans : A la Une finances, Actu juridique, Actualité Club finances, France

DSP-parking
Vichaya Kiatying-Angsulee/adobestock
Qu'elle s'opère avec de grands groupes spécialisés, des associations ou des entreprises, la délégation de service public peut s'avérer risquée, notamment pour les finances publiques. Attention aux dérives !

Ma Gazette

Sélectionnez ce thème et créez votre newsletter personnalisée

« C’est un enjeu majeur pour une collectivitĂ©. Les dĂ©lĂ©gations de service public sont les plus gros dossiers, estime le contrĂ´leur de gestion d’une grande collectivitĂ©. Les montants se chiffrent en millions d’euros, les risques sont colossaux. » Risques financiers quand la rĂ©munĂ©ration du dĂ©lĂ©gataire, ou celle de la collectivitĂ©, n’a pas Ă©tĂ© suffisamment bordĂ©e ; d’opacitĂ© du dĂ©lĂ©gataire vis-Ă -vis de l’autoritĂ© dĂ©lĂ©gante ; d’impact sur les tarifs facturĂ©s Ă  l’usager. Les dĂ©rives pointĂ©es rĂ©gulièrement par les chambres rĂ©gionales des comptes concernent essentiellement les aspects financiers des contrats. RĂ©sultat : la dĂ©lĂ©gation, pour la gestion d’un service public ou la construction d’une infrastructure, peut s’avĂ©rer très coĂ»teuse Ă  long terme.

Des dérapages

Le Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif, 151 communes, 4,6 millions d’hab.) a ainsi fait baisser au 1 er janvier 2017 le tarif facturĂ© Ă  l’usager de 0,10 centime d’euros le mètre cube, après des nĂ©gociations avec Veolia concernant notamment les « frais de siège ». Des charges correspondant aux moyens mis Ă  disposition par la maison mère du groupe, que la CRC d’Ile-de-France estimait « non justifiĂ©es », Ă  hauteur de 7 millions d’euros par an. Elle prĂ©cisait, en 2017 : « Les coĂ»ts liĂ©s Ă  la dĂ©lĂ©gation ont eu tendance Ă  dĂ©raper. [Et la rĂ©munĂ©ration du dĂ©lĂ©gataire] s’est avĂ©rĂ©e bien supĂ©rieure aux prĂ©visions, dĂ©passant les 20 millions d’euros par an. » Au sujet des frais de siège, Marie-ThĂ©rèse Sur-Le Liboux, avocate spĂ©cialiste des DSP, abonde : « Sur certains contrats, j’ai parfois dĂ» [les] renĂ©gocier, pour passer de 32 % du chiffre d’affaires Ă  16 % ! »

Les mĂ©canismes d’optimisation financière peuvent ĂŞtre lĂ©gaux. Comme lorsque la CRC de Bretagne Ă©voque, en 2018, au sujet de l’exploitation de l’aĂ©roport de Rennes, dont la rĂ©gion est propriĂ©taire, des montages financiers « très favorables aux actionnaires » (Vinci Airports et la chambre de commerce et d’industrie) qui « inflĂ©chissent nĂ©gativement le rĂ©sultat financier de la sociĂ©tĂ© » et donc la part que rĂ©cupĂ©rera la collectivitĂ© sur les bĂ©nĂ©fices. « Il y a une marge officielle et une marge officieuse, assure l’un de nos interlocuteurs. Il faut faire très attention aux facturations Ă©mises par le dĂ©lĂ©gataire. »

A BĂ©thune (25 200 hab., Pas-de-Calais), c’est la ville qui compense le manque Ă  gagner sur l’exploitation du stationnement payant de la ville par Q-Park. En cause : le contrat signĂ© en 2005, qui surestimait les recettes (sur le parking et la voirie) et prĂ©voyait une clause de compensation. « La ville n’encaisse pas les recettes du stationnement, mais compense le manque Ă  gagner, explique Pierre-Emmanuel Gibson, premier adjoint [LR] au maire depuis 2014, qui a hĂ©ritĂ© du dossier. Aujourd’hui, on est au plafond : on verse 400 000 euros chaque annĂ©e. » La commune tente de faire pression sur son dĂ©lĂ©gataire, sans succès, avant d’envisager une rĂ©siliation du contrat, quitte Ă  payer des indemnitĂ©s.

Des données bien cachées

« J’ai vu des dĂ©lĂ©gataires facturer 1 kilomètre de tuyau, alors qu’ils n’ont besoin que de 900 mètres : 10 % de marge sur le rĂ©seau, cela devient intĂ©ressant, tĂ©moigne le contrĂ´leur de gestion. La seule solution est d’aller vĂ©rifier sur place, avant que les tranchĂ©es ne soient rebouchĂ©es ! » Car, souvent, toutes les donnĂ©es ne sont pas accessibles Ă  l’autoritĂ© publique, ou sont insuffisantes, ne permettant pas de connaĂ®tre les coĂ»ts d’exploitation rĂ©els. « Certains contrats n’ont pas de plan de financement ni de calendrier d’investissements ! Il faut les annexer Ă  la DSP pour contrĂ´ler », insiste Elodie Parier, directrice associĂ©e d’Adexel, spĂ©cialiste de l’ingĂ©nierie financière des DSP. Le manque de transparence est d’ailleurs un argument souvent citĂ© par les collectivitĂ©s qui passent de la DSP Ă  la rĂ©gie ou Ă  une sociĂ©tĂ© publique locale.

Illustration avec Pascale Garcia, directrice gĂ©nĂ©rale des services de la communautĂ© de communes MĂ©dullienne (10 communes, 20 600 hab., Gironde), Ă  propos de l’association qui gĂ©rait l’accueil pĂ©riscolaire jusqu’en 2016 : « Nous n’Ă©tions pas d’accord sur le montant demandĂ© et n’avions aucune visibilitĂ© sur les actions ni sur l’aspect financier ! » « C’est toujours un combat pour obtenir toutes les informations, abonde le contrĂ´leur de gestion. L’entreprise vous dit j’ai dĂ©jĂ  tout donnĂ©. Et va se plaindre Ă  l’Ă©lu : Nous sommes harcelĂ©s, nous n’arrivons plus Ă  travailler. LĂ , le rĂ´le de l’Ă©lu est fondamental. S’il ne veut pas se battre, la collectivitĂ© peut faire une croix sur des dizaines de millions d’euros. »

Car la DSP est un choix politique, avant d’ĂŞtre un acte technique, juridique et financier. Et il peut avoir des consĂ©quences dĂ©sastreuses, si le politique est prĂŞt Ă  toutes les concessions. Pour mettre en place un service innovant comme Autolib’, par exemple. Le syndicat mixte Autolib’ et VĂ©lib’ mĂ©tropole (46 communes en 2011) a signĂ© en mars 2011 un contrat de DSP comprenant une clause qui l’oblige Ă  prendre en charge le dĂ©ficit au-delĂ  de 60 millions d’euros. Une anomalie dans une concession, oĂą le risque doit ĂŞtre portĂ© par le dĂ©lĂ©gataire. Fin 2017, la filiale de BollorĂ© rĂ©clamait 233 millions d’euros aux communes pour compenser ses pertes. Une aberration, selon Jean-Charles Vignot, avocat en droit public : « Sur ce dossier, on marche sur la tĂŞte ! Soit les collectivitĂ©s sont naĂŻves, soit elles ne sont pas bonnes ! »

Les parkings en rĂ©gie, une façon d’avoir la main sur la politique de stationnement

En juillet, 2018 le maire (LR) de Cannes, David Lisnard, a proposĂ© Ă  son conseil municipal de rĂ©silier, pour « motif d’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral », le contrat de dĂ©lĂ©gation de service public signĂ© en 1995 avec Uniparc, filiale d’Interparking, pour l’exploitation de huit parcs en ouvrage. La dĂ©cision, votĂ©e Ă  l’unanimitĂ©, a pris effet le 1er  mars 2019. Depuis cette date, les parkings sont gĂ©rĂ©s en rĂ©gie par la ville – sauf un, qui reste en DSP avec Effia. « Nous avions lancĂ© un audit sur la gestion des parkings, explique Thierry Migoule, directeur gĂ©nĂ©ral des services. Avec un objectif : que la politique tarifaire du stationnement soit le fer de lance de la vie du centre-ville, pour soutenir les commerces. » Or, coincĂ©e par sa DSP, la ville a peu de marges de manĹ“uvre sur les tarifs.Finalement, l’audit a conclu que la durĂ©e de la DSP – trente ans – Ă©tait trop longue et ne permettait pas Ă  la mairie de mener Ă  bien sa politique de stationnement. « Les parkings avaient Ă©tĂ© construits avant, par une sociĂ©tĂ© d’Ă©conomie mixte, c’est un point important pour estimer que la durĂ©e du contrat est trop longue », prĂ©cise le DGS.

Depuis la rĂ©siliation, la commune a gagnĂ© devant le tribunal administratif de Nice et devant le Conseil d’Etat, alors que le dĂ©lĂ©gataire demandait Ă  ce que la relation contractuelle reprenne. Cependant, un contentieux est toujours en cours, pour estimer si Cannes devrait verser des indemnitĂ©s pour rĂ©siliation anticipĂ©e, et combien. « La rentabilitĂ© du contrat et sa durĂ©e sont conformes aux engagements contractuels de 1995, affirme Marc Grasset, directeur gĂ©nĂ©ral d’Interparking France. Maintenant, il faut estimer notre manque Ă  gagner. »

Cet article fait partie du Dossier

Délégations de service public : comment éviter les dérives

Domaines juridiques

Réagir à cet article
shadow
marche online

Aujourd'hui sur les clubs experts gazette

Nos services

Prépa concours

CAP

Évènements

Gazette

Formations

Gazette

Commentaires

DSP : OpacitĂ©, surcoĂ»ts, manque Ă  gagner… autant de risques Ă  anticiper

Votre e-mail ne sera pas publié

Les informations à caractère personnel recueillies font l’objet d’un traitement par La Gazette des Communes du Groupe Moniteur S.A.S, RCS Créteil 403 080 823. Elles sont uniquement nécessaires à la gestion de votre commentaire à cet article et sont enregistrées dans nos fichiers. Pour exercer vos droits, vous y opposer ou pour en savoir plus : Charte des données personnelles.

Déjà inscrit(e) ?

Mot de passe oublié ?

Identifiant et/ou mot de passe non valides

Nous n’avons pas reconnu votre email, veuillez indiquer un email valide, utilisé lors de la création de votre compte.

Un message avec vos codes d'accès vous a été envoyé par mail.

Pas encore inscrit(e) ?

Inscrivez-vous pour accéder aux services de LaGazette.fr et à la gestion de vos Newsletters et Alertes.

M'inscrire gratuitement