Au-delĂ de leur utilitĂ© sociale et Ă©conomique, les associations ont aussi une « utilitĂ© politique ». Elles sont un instrument de la dĂ©mocratie, notamment de la dĂ©mocratie participative. Les collectivitĂ©s ne s’y trompent pas et font rĂ©gulièrement appel Ă elles lorsqu’il s’agit de prendre le pouls de la sociĂ©tĂ©, de recueillir des avis, voire d’Ă©laborer des projets. Des associations, de leur cĂ´tĂ©, s’efforcent par tous les moyens de faire entendre leur voix pour inflĂ©chir les politiques publiques. Les liens sont donc tĂ©nus entre associations et collectivitĂ©s. Pour autant, Ă l’heure de la dĂ©mocratie du clic Ă tout va, et alors que les associations peinent Ă trouver des bĂ©nĂ©voles, ce modèle n’est-il pas remis en cause ? « Il existe une crise du bĂ©nĂ©volat et des collectivitĂ©s privilĂ©gient la consultation directe, le clic, le sondage », reconnaissent Dominique Valck et Yves Londechamp, coprĂ©sidents de la Coordination nationale des conseils de dĂ©veloppement, qui fĂ©dère plus de 70 conseils (1). « Mais cette consultation du citoyen, qui repose avant tout sur du ressenti, des Ă©motions, ne rend que plus nĂ©cessaire le recours Ă l’expertise des associations », poursuivent-ils. La plupart des conseils de dĂ©veloppement comptent ainsi de nombreuses personnes qui militent au sein de collectifs. « A Plaine commune [9 communes, 435 300 hab., Seine-Saint-Denis], nous avons un collège vie des associations, indique ValĂ©rie GrĂ©mont, animatrice du conseil de dĂ©veloppement. Nous sollicitons aussi rĂ©gulièrement des associations extĂ©rieures au conseil pour alimenter notre rĂ©flexion. »
Plus qu’une contribution
Certaines collectivitĂ©s et intercos, Ă l’image de Nantes mĂ©tropole (24 communes, 435 300 hab.), placent les associations au cĹ“ur de la dĂ©marche participative. « Nous recueillons le point de vue du citoyen mais aussi celui de collectifs organisĂ©s, explique Francine Fenet, codirectrice du pĂ´le dialogue citoyen. L’avis du citoyen est souvent plus sensible, moins argumentĂ©. Celui des collectifs est plus construit. » La mĂ©tropole s’est inspirĂ©e de la mĂ©thodologie des cahiers d’acteurs imaginĂ©e par la Commission nationale du dĂ©bat public, qu’elle a traduite localement en 2014 lors du dĂ©bat sur l’avenir des bords de Loire et, en 2016, lors d’un dĂ©bat sur la transition Ă©nergĂ©tique. Conçu pour les collectifs de citoyens, le cahier d’acteurs est plus qu’une contribution. C’est un exposĂ© argumentĂ©. Chaque collectif, quelle que soit son importance, dispose de quatre pages d’expression. « Les auteurs peuvent poser un diagnostic, exprimer des revendications, proposer des solutions, etc. Le contenu relève de leur seule responsabilitĂ© et n’engage qu’eux », prĂ©cise Francine Fenet. Tous les cahiers, sous rĂ©serve qu’ils rĂ©pondent aux règles du dĂ©bat, sont mis en ligne, analysĂ©s par une commission indĂ©pendante de citoyens et lus par les Ă©lus.
Article réservé aux abonnés
Gazette des Communes
VOUS N'ĂŞTES PAS ABONNĂ© ?
Découvrez nos formules et accédez aux articles en illimité
Je m’abonne