Sur la lancée de la création de son super-ministère de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, conduit par la consensuelle Jacqueline Gourault, le gouvernement poursuit son opération « reconquête des élus locaux ». Au programme : cajoleries et promesses. On a ainsi vu la participation inédite d’un Premier ministre au congrès de l’Unccas, Edouard Philippe les remerciant pour leur implication dans la future stratégie de lutte contre la pauvreté.
Remise à zéro
Puis ce fut la rencontre entre les présidents de département, de région — accompagnés du président du Sénat — et le président de la République et le Premier ministre, de laquelle il ressort qu’Emmanuel Macron veut un « reset » (remise à zéro) des relations avec les territoires. « Il faut entendre » le signal, a salué Hervé Morin, le président de Régions de France.
Sébastien Lecornu, nouveau ministre chargé des Collectivités territoriales, a envoyé, lui, un autre type de message, aux élus de la montagne (Anem) cette fois, le 18 octobre, leur promettant qu’ils intégreraient prochainement la Conférence nationale des territoires, comme cinq autres associations d’élus.
Réelle inflexion
« Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour », a écrit le poète Pierre Reverdy et, jusque-là, les mots gouvernementaux ne sont pas des preuves, seulement des déclarations. Mais au moins deux faits semblent montrer une réelle inflexion. D’abord, les engagements sonnants et trébuchants pris devant les régions le 22 octobre. Ensuite, la décision de sortir la très puissante direction générale des collectivités locales (DGCL) de la tutelle du ministère de l’Intérieur pour la placer sous l’autorité unique de Jacqueline Gourault, une première sous la Ve République.
La ministre dispose ainsi d’un véritable pouvoir d’action et d’influence, grâce au réseau préfectoral, d’autant que deux anciens de la DGCL exercent au sein du cabinet du Premier ministre. Face à Bercy, elle a la haute main sur l’attribution des dotations, ce n’est pas rien. Certes, la pente est raide pour le gouvernement, mais il donne là aux collectivités un peu plus que des signaux, presque des preuves.
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