Croissance en berne, chômage de masse, consommation des ménages fluctuante : c’est peu dire que le pilotage du développement économique en France tourne, ces derniers temps, au casse-tête chinois. Un constat peu engageant, mais qui a, paradoxalement, permis l’émergence de postures nouvelles de la part de certaines collectivités, bien décidées à faire naître l’emploi de demain sur leurs territoires.
Depuis plusieurs mois, les initiatives se multiplient en faveur des start-up. Ces microentreprises, souvent nées dans la tête de très jeunes entrepreneurs férus de nouvelles technologies, intéressent de plus en plus les collectivités qui y voient un potentiel de croissance non négligeable. Et si ces dernières espèrent, plus ou moins secrètement, dénicher un jour la ou les « pépites » du futur, capables de créer des milliers de postes, façon Silicon Valley, l’enjeu pour ces territoires est déjà de créer, plus modestement, un terreau fertile permettant l’émergence et la croissance de ces jeunes pousses.
Chaque collectivité y va de sa recette et de sa stratégie gagnantes. Création de tiers-lieux pour faire naître l’esprit d’entrepreunariat, lancement d’appels à projets ou de défis territoriaux pour attirer les meilleurs, mais aussi organisation de rencontres entre start-up et grands groupes industriels pour favoriser des mariages prolifiques.
Deux modèles
Il s’agit aussi d’ouvrir à ces structures les portes des marchés publics, un terrain de jeu économique qui avoisine les 400 milliards d’euros par an ! Mais le point commun de toutes ces démarches demeure l’idée que la start-up – qu’elle devienne ou non une pépite – restera là où elle se « sent accompagnée ».
Bref, il s’agit de créer de la fidélité. Et pour ce faire, deux grands modèles coexistent : la « collectivité-soutien » et la « collectivité-cliente ». Ces modèles ne sont pas exclusifs l’un de l’autre – bien au contraire – et chaque collectivité peut, selon sa taille et ses particularités, inventer son propre mix.
La « collectivité-soutien » suit les start-up de leur naissance jusqu’à leurs premiers clients, à travers différents dispositifs allant du prêt de bureau à l’investissement en capital ; la « collectivité-cliente » achète les « produits » de ces start-up pour en faire profiter les usagers, tout en offrant aux jeunes pousses leur premier terrain d’expérimentation… et chiffre d’affaires.
Mais que ce soit psychologiquement ou juridiquement, beaucoup de chemin reste à parcourir pour que ces deux mondes se rencontrent pleinement et, ce, sur l’ensemble du pays.
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Start-up et territoires, un pari pour l'emploi
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- Start up et territoires : le terreau est favorable aux jeunes pousses
- La collectivité-soutien de start-up : selon sa taille et ses moyens
- La collectivité-cliente : ouvrir les marchés publics aux start-up
- Start up et territoires : « Le droit n’oblige pas les collectivités à faire compliqué ! »
- Tiers lieux : état de l’art sur un mouvement de fond
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