Des maisons en brique rouge alignées, typiques de l’habitat du Nord, des blocs d’immeubles de quatre étages maximum, en plein centre-ville. Au premier abord, on comprend mal ce que vient faire l’Anru à Beuvrages ou à Anzin, cités minières de Valenciennes métropole.
La communauté d’agglomération, chargée de la direction de projets rénovation urbaine sur toutes les communes hormis Valenciennes, a dû convaincre que ces microquartiers abritaient autant de problèmes sociaux que les cités de banlieue parisienne.
Besoins d’appui
Les communes avaient une capacité financière très réduite. Ainsi, à Beuvrages, il fallait traiter 172 logements miniers insalubres. « Nous avons été l’une des premières intercommunalités à s’engager aussi loin sur les projets de l’Anru. Avec l’accord des communes concernées, nous avons renforcé la direction de projet aux niveaux managérial, juridique et financier, et nous sommes maîtres d’ouvrage sur certaines interventions de renouvellement urbain. En termes de gestion publique, ce sont les dossiers les plus complexes », juge Jean-Luc Humbert, directeur général des services.
Valenciennes métropole suit cinq projets concernant sept communes et sert d’interface entre celles-ci et l’Anru, ce qui n’est pas toujours simple. « Les élus avaient l’impression que les projets ne démarreraient jamais, ensuite, il fallait aller vite. Il faut être diplomate, entraînant et présent », résume Jean-Claude Dulieu, président de la commission habitat et renouvellement urbain. Sur chaque site, un comité de pilotage se réunit toutes les six semaines, coprésidé par l’élu communautaire et le maire. Tous les acteurs sont présents lors de ces réunions et des décisions concrètes sont prises.
L’intercommunalité assure la coordination des plannings des différents intervenants, la programmation des démolitions-reconstructions et des permis de construire, etc. En tout, 1 400 logements seront détruits et 1 265 reconstruits sur différents sites. « Au début, nous voulions bâtir plus qu’on ne démolissait, avec une stratégie d’agglomération : il s’agissait de reconstruire, sur le corridor minier, ce qui n’avait pas été reconstitué à Beuvrages. Mais l’Anru ciblait des petites communes rurales du sud de l’agglomération, mal desservies, sans service public. Finalement, nous ne reconstruisons pas selon la règle du « un pour un » » conclut David Hugoo, directeur de projet renouvellement urbain.
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Renouvellement urbain : enfin du concret ?
Sommaire du dossier
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- Le dossier copropriétés dégradées au menu du NPNRU
- Accélération tout en souplesse pour le NPNRU 2
- Un coup d’accélérateur pour l’ANRU
- Une année 2018 sous le signe de l’accélération pour le NPNRU
- Retard à l’allumage pour le nouveau programme de renouvellement urbain
- Renouvellement urbain : les objectifs démultipliés des nouvelles conventions
- Renouvellement urbain : le financement au cœur des préoccupations des acteurs
- Anru : un règlement inadapté aux villes petites et moyennes
- Renouvellement urbain : « Sortir de cette situation de relégation des populations les plus pauvres »
- L’ANRU précise sa stratégie de co-investissement avec les acteurs privés
- Associer les habitants et lutter contre les ghettos, priorités du nouveau PNRU
- L’excellence numérique à la rescousse d’un quartier fragile
- Rénovation urbaine et mixité sociale : quel bilan 10 ans après le lancement du PNRU ?
- Expérience locale – Valenciennes métropole : A projet atypique, pilotage atypique
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