Ce résultat rencontre – heureusement – la préoccupation numéro un des agents eux-mêmes : selon le baromètre « La Gazette – Pragma – emploipublic.fr » rendre un service de qualité constitue la principale mission du service public pour 84 % des fonctionnaires interrogés.
Du côté des usagers, la gratuité arrive en seconde place des valeurs que doit porter le service public municipal. Et les impôts locaux ne sont pas perçus aussi négativement que leurs équivalents nationaux.
56 % des Français se prononcent en faveur du maintien du niveau des impôts prélevés par leur ville pour conserver le niveau de service actuel. « La proximité est très importante dans le cas de l’appréciation de la fiscalité. Les impôts nationaux sont moins vérifiables », analyse Stéphane Saint-Pol.
Compétence et intérêt général – Viennent ensuite les valeurs d’intérêt général et de compétence. Or cette dernière est différemment appréciée selon les âges (37 % de citations pour les plus jeunes et 30 % pour les plus âgés). « La compétence est une valeur que l’on retrouve de manière indifférenciée dans le cas des services publics et des services marchands », remarque Jérôme Dupuis, responsable du master « manager territorial » à l’IAE de Lille.
En revanche, l’intérêt général – propre au service public cette fois – a davantage la cote auprès des plus âgés (36 % contre 31 %).
Les valeurs prônées par le ministère de la Fonction publique – la continuité du service et l’adaptabilité, notamment – n’obtiennent qu’une faible adhésion : 17 % et 7 % respectivement.
« La notion d’adaptabilité semble floue : est-ce celle des services aux citoyens ou l’inverse ? Ou bien l’adaptabilité du service public à un monde de plus en plus marchand ? » interroge Stéphane Saint-Pol.
Zoom sur la modernité
Les Français interrogés dans le cadre de ce baromètre ne sont « que » 10 % à citer comme valeur essentielle du service public municipal la modernité. Est-ce à dire qu’ils n’ont que faire du développement du numérique dans la relation de service public ? Pas si sûr, mais cela prouve sans doute un attachement à la relation directe.
« Ce faible résultat de 10 % de réponses est étonnant, surtout que le panel est a priori « connecté » puisque les sondés ont répondu aux questions par internet », souligne Stéphane Saint-Pol. « Mais la modernisation des services publics est bien souvent décidée pour des questions économiques, d’efficacité, de manière assez descendante ; les usagers ne sont peut-être pas prêts à cela. »
En effet, certains ont besoin d’aide pour remplir les documents administratifs, ce que la relation numérique n’offre pas. « Il ne faut pas oublier que les personnes rencontrent les services publics lorsqu’ils ont une question, un problème, un besoin d’ordre personnel (état civil, etc.) », rappelle Stéphane Saint-Pol. « La fracture numérique n’est pas que matérielle, elle est aussi psychologique »…
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[Baromètre exclusif] Les Français exigeants à l'égard de leurs services publics municipaux
Sommaire du dossier
- [Baromètre exclusif] Les Français exigeants à l’égard de leurs services publics municipaux
- Les valeurs du service public : l’efficacité en tête des priorités
- Evolution et évaluation des services : les usagers souhaitent être consultés et associés
- « Développer les réponses numériques » – Pierre Morel-à-L’Huissier (député UMP)
- Gestion des services : le mode choisi a peu d’importance, sauf dans certains domaines
- « Une reconnaissance de la qualité du travail des élus et des personnels municipaux » – André Robert (APVF)
- Hautes-Alpes : simplifier les relations avec les services publics
- Baromètre du service public municipal : tous les résultats
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