Elle a publié mercredi 5 décembre, comme tous les ans depuis 1995, son indice de Perception de la corruption (IPC), qui exprime les perceptions des acteurs de la vie économique sur les niveaux de corruption affectant la vie publique dans 176 pays.
Avec un score de 71 sur 100, la France ne se situe qu’au 22ème rang mondial et 9ème rang européen. Trois pays nordiques (Danemark, Finlande, Suède) font partie des quatre premiers pays classés, la Nouvelle-Zélande étant à la troisième place.
Transparence pour les élus – Pour expliquer ce mauvais classement, Transparency estime notamment que « la France est l’un des rares pays européens à ne pas rendre publiques les déclarations de patrimoine des élus ».
L’ONG ajoute que « trop souvent les déclarations d’intention et les lois votées sous la pression internationale ou celle de l’opinion n’ont débouché, dans la réalité, que sur des mesures inadaptées ou inappliquées ».
Elle cite en l’occurrence 2 « coquilles vides » : les lois sur la déclaration du patrimoine des élus, et l’encadrement du lobbying au Parlement.
Un phénomène qui ne semble pas tromper les citoyens, puisqu’ils classent les partis politiques comme l’institution la plus corrompue (même si les entreprises ne sont pas très loin).
La corruption d’agents publics peu sanctionnée – Transparency dénonce également en France « l’insuffisance du dispositif d’encadrement du lobbying au Parlement et la rareté des condamnations prononcées à l’égard d’entreprises pour corruption d’agents publics étrangers ou le contournement des lois sur le financement de la vie politique ».
Dans son rapport, l’ONG illustre sa démonstration par le récit de plusieurs « affaires » de corruption surgies dans l’actualité, et impliquant souvent les collectivités locales : marchés publics, autorisation d’urbanisme, pots de vin pour favoritisme en matière de logement… Des secteurs connus pour favoriser les tentations, mais qui ne s’assainissent pas avec le temps.
Le président de Transparency France, Daniel Lebègue, a estimé que « le temps est venu d’élaborer et de mettre en oeuvre un véritable plan national d’action dans ce domaine et d’ériger cet objectif en priorité nationale ».
Références
Faire de la lutte contre la corruption et de l'éthique publique une grande cause nationale, Transparency International France, décembre 2012