Les auteurs reprennent largement les griefs des syndicats de fonctionnaires : une réforme menée tambour battant, sans concertation avec les agents, sans association des collectivités locales ou du Parlement, une politique du chiffre sans réflexion sur le sens de l’action publique et des missions de l’Etat.
Changer sans changer – Pour les auteurs, il s’agit de garder l’objectif de réduire les effectifs de fonctionnaires et d’économies sur les frais de fonctionnement de l’Etat. Un véritable exercice d’équilibriste auquel va devoir s’adonner l’Etat, sous la haute surveillance des syndicats qui l’attendent au tournant.
Le rapport propose donc de poursuivre la RGPP – notamment d’aller au bout des réformes déjà engagées – mais en changeant de méthode. Si le pilotage doit rester interministériel, les ministères doivent être plus associés à la mise en œuvre de la réforme.
Point central, les agents doivent être associés aux réformes, et l’amélioration de la gestion des ressources humaines doit être un chantier prioritaire. Enfin la revue des politiques publiques doit être étendue aux collectivités territoriales et aux organismes de protection sociale, et le Parlement lui aussi associé aux débats, alors qu’il en a pour le moment été totalement écarté.
Assistera-t-on enfin à un grand débat sur la place de l’Etat et à l’étendue de ses missions, sur le rôle des services publics, notamment dans le cadre d’un acte 3 de la décentralisation ? Une gageure pour le gouvernement, et l’ancien élu local Jean-Marc Ayrault.