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Archéologie préventive

Archéologues en milieux pollués : travaillons sur le risque sanitaire !

Publié le 04/11/2024 • Par Auteur associé • dans : Actualité Culture, France, Opinions, Toute l'actu RH

TREMEAUD ET COGNAUT-jpg
Caroline Tremeaud et Abygaëlle Cognaut
Caroline Trémeaud, cheffe du service archéologique des Ardennes, et Abygaelle Cognaut, toxicologue industriel au Service Inter-entreprises de Santé au Travail de ce même département, pointent les dangers des opérations archéologiques en milieux pollués et l'intérêt de la coopération entre leurs deux entités.

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Les activités réalisées sur le terrain par les archéologues présentent des risques professionnels non négligeables. Les risques communs au secteur du BTP sont généralement connus et maitrisés comme ceux liés à la présence d’engins de chantier, à la coactivité, aux contraintes climatiques sévères, au port de charges lourdes, aux chutes… Désormais se pose la question de l’exposition des travailleurs à des agents chimiques dangereux pouvant entraîner un risque pour leur santé.

Lors des phases de terrain, les archéologues sont susceptibles d’entrer en contact avec de nombreuses substances chimiques issues de pollutions passées (interventions sur d’anciens sites industriels) ou actuelles (épandage à proximité des chantiers par exemple) parfois difficilement identifiables. La diversité des chantiers entraine des conditions d’exposition très variables venant complexifier l’évaluation des risques pour la santé. Cette situation fait des archéologues une population particulière, pour laquelle aucune étude n’est disponible à ce jour.

En outre, il est impossible pour une collectivité d’assurer des analyses chimiques systématiques des sols pour l’intégralité des activités et agents concernés. Ces modalités ne sont pas propres aux archéologues territoriaux mais peuvent concerner un certain nombre d’agents dans les services techniques de collectivités.

Collaborer

De nombreuses situations sont ainsi régulièrement remontées par les équipes de terrain :

  • des expositions jugées importantes dans le cas de découvertes fortuites peuvent être rencontrées et entrainent des questionnements sur d’éventuels effets immédiats sur la santé, notamment dans de mauvaises conditions de protection et d’hygiène ;
  • la présence de poussières est très souvent relevée, particulièrement en période estivale, un risque « poussières » semble ainsi présent, mais n’est que rarement, voire jamais, quantifié ;
  • les risques à long terme sont plus redoutés en particulier en présence de polluants cancérigènes.

Ces interrogations couplées à l’absence de données en littérature peuvent créer un climat anxiogène et on fait naitre un réel besoin de travail de renseignement en amont et à chaque nouveau chantier. Le travail en partenariat avec le Service de prévention et de santé au travail (SPST) a ainsi permis de dresser un état des lieux des ressources disponibles et de réfléchir à la mise en place d’une réelle prévention du risque chimique dans le secteur de l’archéologie préventive.

Identifier les risques et les expositions

Comme dans toutes autres professions, l’évaluation des risques chimiques en milieux pollués reposent sur l’identification des substances chimiques dangereuses présentes sur les chantiers et les voies et modes d’exposition par lesquelles les agents pourront être contaminés.

Une des premières difficultés rencontrées est ainsi d’identifier la nature d’une éventuelle pollution sur un chantier et sa localisation. Trois possibilités ont pu être identifiées :

  • la pollution est connue en amont, au travers d’un rapport de diagnostic de pollution mais difficilement interprétable d’un point de vue risque pour la santé ;
  • la pollution est découverte sur le terrain (cuves, épandages à proximité, odeurs ou coloration de sols) mais difficilement identifiables ;
  • il n’y a aucune pollution détectée ou visible (ce qui ne signifie pas son absence). Des bases de données peuvent alors être consultées pour tenter de compléter la connaissance du site (CASIAS et Géorisques qui répertorient les sites industriels et urbains, actuels et passées par exemple).

Les principaux polluants généralement identifiés peuvent être regroupés en plusieurs familles : poussières minérales, solvants organiques, métaux lourds, pesticides en sont les principales. La plupart d’entre eux sont irritants, certains peuvent provoquer l’apparition d’allergies chez une partie de la population exposée. D’autres peuvent provoquer des intoxications diverses en cas d’exposition à de fortes doses. Certains enfin sont connus comme ou suspectés d’être cancérigènes ou d’altérer la fertilité, féminine et/ou masculine.

Cependant, la probabilité de survenue de ces différents effets toxiques dépend de l’exposition, qui résulte de trois modes principaux :

  • par voie respiratoire : inhalation de vapeurs et de poussières, chargées ou non en hydrocarbures ou métaux ;
  • par voie cutanée : contact avec les terres souillées par des polluants (solvants, métaux lourds) ;
  • par voie digestive : déglutition de poussières préalablement inhalées ou contact de la main non lavée à la bouche pour boire, manger, fumer.

L’échange entre le SPST et le service territorial permet ainsi d’estimer le risque encouru en fonction des informations disponibles et d’adapter les pratiques de travail et les mesures de prévention.

Prévenir

La collaboration entre service archéologique territorial et SPST a favorisé la mise en place d’une politique de prévention des risques chimiques concrètes, prenant en compte les informations disponibles quant à la nature des pollutions et les conditions d’exposition des agents ainsi que les réalités de terrain.

Concrètement, elle à abouti à la mise en place :

  • d’une grille de lecture pour l’interprétation des diagnostics de pollution vis-à-vis des risques pour la santé ;
  • d’un protocole de recherche d’informations en amont passant par la consultation des bases de données CASIAS et Géorisques ;
  • d’un courrier d’alerte à destination des propriétaires prévenant du report d’interventions en cas d’épandage ;
  • d’un protocole de retrait/refus de chantier en cas de risque trop important ;
  • d’équipements de protection individuelle adaptés au risque et validés en amont collectivement avec l’équipe terrain. Rappelons qu’un « EPI [équipement de protection individuel, ndlr] » est avant tout un EPI porté !
  • de mesures de rappel concernant l’importance du respect des règles d’hygiène élémentaire pour limiter la contamination des organismes ;
  • d’une traçabilité des situations d’expositions accidentelles (découvertes fortuites) ;
  • d’une adaptation du suivi médical par le médecin du travail plus adapté aux pratiques réelles de terrain et assurant une meilleure traçabilité des expositions professionnelle tout au long de la carrière professionnelle.

Pour conclure

Les pollutions sont diverses, parfois invisibles, et concernent tous les milieux. Pour pallier l’impossibilité d’identification exhaustive des polluants présents, la recherche documentaire des dangers en amont, le suivi des interventions en milieux pollués, le respect du port des EPI et des mesures d’hygiène de base sont donc des principes fondamentaux qui peuvent et doivent être appliqués largement (aux agents titulaires comme contractuels).

Le risque, qu’il soit réel ou ressenti, est à considérer et, en l’absence d’études permettant de connaître la dangerosité de ces expositions, proposer la mise en place de mesures de prévention et le suivi des incidents sont les meilleures solutions proposées.

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