RĂ©ponse du ministère des CollectivitĂ©s territoriales et de la ruralitĂ© : L’exercice d’un mandat local constitue un engagement civique, auquel chaque citoyen, femme ou homme, doit pouvoir accĂ©der afin de garantir la diversitĂ© et la vitalitĂ© de la vie dĂ©mocratique.
A la suite de la rĂ©vision constitutionnelle du 8 juillet 1999 qui a inscrit dans la Constitution le principe selon lequel « la loi favorise l’Ă©gal accès des femmes et des hommes aux mandats Ă©lectoraux et fonctions Ă©lectives », plusieurs dispositions lĂ©gislatives ont eu pour objectif de faire progresser la paritĂ© au niveau local. Ces lois, qui imposent des listes paritaires pour les candidats aux Ă©lections municipales (pour les communes de 1 000 habitants et plus), dĂ©partementales et rĂ©gionales, ont conduit Ă une nette fĂ©minisation des Ă©lus locaux.
Ainsi, Ă l’issue des Ă©lections municipales, dĂ©partementales et rĂ©gionales de 2020 et 2021, la part des femmes parmi l’ensemble des Ă©lus locaux atteint presque 42%. Le nombre de femmes au sein des exĂ©cutifs locaux a Ă©galement progressĂ©, bien que plus lentement. A l’issue des Ă©lections de 2020, 19,8% des maires (contre 16,1% en 2014) et 11,4% des prĂ©sidents de conseils communautaires (contre 8% en 2014) sont des femmes.
La progression est plus nette pour les conseils départementaux et régionaux avec respectivement 20,2% de présidentes en 2021 contre 8,2% en 2015 et 31,6% de présidentes en 2021 contre 18,8% en 2015.
Le Gouvernement est toutefois conscient que les conditions d’exercice des mandats locaux peuvent constituer des obstacles pour certaines catĂ©gories de la population.
Afin de favoriser la diversification des profils des Ă©lus locaux, plusieurs dispositifs permettant de concilier la vie professionnelle et personnelle avec l’exercice d’un mandat ont Ă©tĂ© mis en place, dispositifs dont peuvent indistinctement bĂ©nĂ©ficier les femmes et les hommes. Les Ă©lus locaux peuvent bĂ©nĂ©ficier de la prise en charge de certains frais spĂ©cifiques, liĂ©s notamment Ă des charges de famille.
Ils peuvent notamment prĂ©tendre au remboursement par leur collectivitĂ© des frais de garde d’enfants ou d’assistance aux personnes âgĂ©es, handicapĂ©es ou qui ont besoin d’une aide personnelle Ă domicile engagĂ©s Ă raison de leur participation Ă certaines rĂ©unions liĂ©es Ă leur mandat. Pour les communes de moins de 3 500 habitants, cette dĂ©pense obligatoire est, depuis la loi n° 2019-1461 du 27 dĂ©cembre 2019 relative Ă l’engagement dans la vie locale et Ă la proximitĂ© de l’action publique, compensĂ©e par l’État au moyen de la dotation particulière relative aux conditions d’exercice des mandats locaux, majorĂ©e de 4,5 millions d’euros par la loi de finances pour 2023.
Lorsqu’ils ont interrompu leur activitĂ© professionnelle, certains Ă©lus peuvent bĂ©nĂ©ficier d’une aide financière de leur collectivitĂ© pour la rĂ©munĂ©ration par des chèques emploi-service universel des salariĂ©s, associations ou entreprises agréées chargĂ©s de prestations de garde ou d’assistance.
Afin de disposer du temps nĂ©cessaire Ă l’administration de leur collectivitĂ©, ou pour prĂ©parer les rĂ©unions liĂ©es Ă leur mandat, les Ă©lus locaux disposent d’un crĂ©dit trimestriel d’heures, que l’employeur est tenu de leur accorder sur demande. Outre ces crĂ©dits d’heures, qui bĂ©nĂ©ficient pour l’essentiel aux Ă©lus chargĂ©s de responsabilitĂ©s exĂ©cutives, tous les Ă©lus bĂ©nĂ©ficient d’autorisations d’absence afin de pouvoir participer aux rĂ©unions obligatoires liĂ©es Ă leur mandat (sĂ©ances plĂ©nières, rĂ©unions de commissions instituĂ©es par dĂ©libĂ©ration, rĂ©unions oĂą ils reprĂ©sentent leur collectivitĂ©).
La loi du 27 dĂ©cembre 2019 a apportĂ© plusieurs amĂ©liorations visant Ă faciliter l’exercice d’un mandat sans dissuader l’emploi et l’embauche des Ă©lus locaux.
Elle a notamment reconnu un principe de non-discrimination des Ă©lus visant Ă les protĂ©ger en matière d’embauche, de formation, de licenciement, de rĂ©munĂ©ration, d’intĂ©ressement, de reclassement, de promotion ou de mutation professionnelle. Le volume trimestriel de crĂ©dits d’heures a Ă©tĂ© revalorisĂ© pour certains Ă©lus municipaux. La loi a Ă©galement inscrit dans le Code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales (CGCT) le droit pour tout Ă©lu local de demander Ă son employeur un entretien individuel afin de s’accorder sur la conciliation entre son mandat et son activitĂ© professionnelle ainsi qu’un accès prioritaire au tĂ©lĂ©travail. Ces dispositifs peuvent parfois ĂŞtre mĂ©connus et donc insuffisamment mis en Ĺ“uvre. C’est pourquoi un travail de diffusion et d’explication est menĂ© en lien notamment avec les associations d’Ă©lus.
A cet Ă©gard, le guide du maire, publiĂ© sur le site de la direction gĂ©nĂ©rale des collectivitĂ©s locales (www.collectivitĂ©s-locales.gouv.fr), ainsi que le guide de l’Ă©lu local, mis en ligne par l’association des maires de France, contiennent de nombreuses informations relatives Ă ces dispositifs.
Le Gouvernement est favorable Ă l’enrichissement des dispositifs existants ouverts Ă l’ensemble des Ă©lus.
La ministre dĂ©lĂ©guĂ©e chargĂ©e des collectivitĂ©s territoriales a proposĂ©, lors d’une rĂ©ponse Ă une question orale le 5 avril dernier, d’engager avec les associations d’Ă©lus une concertation en vue de bâtir une feuille de route commune sur la place de l’Ă©lu local au sein de notre RĂ©publique. Des propositions pourront, dans ce cadre, ĂŞtre formulĂ©es afin d’encourager les femmes Ă s’investir dans l’exercice de mandats locaux.
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