Les concessionnaires de réseaux publics avaient bénéficié, entre 1971 et 2000, du produit d’une « participation à la réalisation des équipements des services publics industriels et commerciaux » qui était exigible lors de la délivrance des autorisations d’urbanisme.
Après la suppression de celle-ci par la loi « SRU » du 13 dĂ©cembre 2000 (au profit de la nouvelle participation pour le financement des voies et rĂ©seaux, puis de la participation pour voirie et rĂ©seaux, et, dĂ©sormais, du projet urbain partenarial ou des secteurs Ă taux majorĂ© de la part locale de la taxe d’amĂ©nagement…), la loi urbanisme et habitat du 2 juillet 2003 a prĂ©vu que, Ă la diffĂ©rence des autres rĂ©seaux publics, les extensions de rĂ©seaux Ă©lectriques rendues nĂ©cessaires par des opĂ©rations d’amĂ©nagement ou de construction sont dorĂ©navant Ă la charge financière des communes, communautĂ©s ou mĂ©tropoles compĂ©tentes en matière de Âparticipations d’urbanisme.
Les concessionnaires de rĂ©seaux Ă©lectriques, qu’il est nĂ©cessaire d’étendre en raison de l’urbanisation, facturent ces extensions aux collectivitĂ©s, Ă charge pour celles-ci de mobiliser d’éventuelles contributions d’urbanisme auxquelles les opĂ©rations d’urbanisme seront assujetties : part locale de la taxe d’amĂ©nagement, projets urbains partenariaux, Âparticipations Ă la ÂrĂ©alisation d’équipements publics Âexceptionnels ou participations en zone Âd’amĂ©nagement concertĂ©.
La loi « Ă©nergies renouvelables » du 10 mars 2023 a Ă©tĂ© l’occasion de mettre en place la suppression, Ă compter du 10 septembre, de la Âfacturation aux communes et Ă leurs EPCI des extensions de rĂ©seaux Ă©lectriques nĂ©cessitĂ©es par des opĂ©rations d’urbanisme. Cette abrogation constitue sans doute un soulagement pour les finances des collectivitĂ©s locales, les concessionnaires de rĂ©seaux estimant toutefois que « rien n’est jouĂ© » et que la loi sera modifiĂ©e avant d’entrer en vigueur…
MĂŞme si elles ne sont plus financĂ©es par les budgets des communes ou des EPCI, ces extensions de rĂ©seaux Ă©lectriques rendues nĂ©cessaires par des opĂ©rations d’urbanisme constituent des Ă©quipements publics dont le coĂ»t peut faire l’objet de contributions d’urbanisme. A dĂ©faut d’obtenir l’abrogation de la rĂ©forme, il semble très probable que les concessionnaires tenteront de convaincre les collectivitĂ©s compĂ©tentes de mobiliser des contributions d’urbanisme permettant un financement de ces Ă©quipements par les Âconstructeurs ou les amĂ©nageurs.
Les communes et leurs Ă©tablissements publics compĂ©tents devront ĂŞtre particulièrement vigilants quant au respect des conditions de lĂ©galitĂ© des contributions d’urbanisme qu’elles mobiliseront, puisque d’éventuelles actions tendant au remboursement de contributions ÂillĂ©gales Âpourraient affecter leurs budgets !
Communes et établissement publics devront également garder à l’esprit que d’éventuels projets urbains partenariaux tendant au seul financement d’extensions de réseaux électriques entraîneront l’exonération des constructions et installations de la part locale de la taxe d’aménagement.
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