« Pendant des années, les élus se sont dit qu’il n’était pas besoin de s’occuper de la marche tellement cela allait de soi », remarque la présidente de l’association Rue de l’avenir, Anne Faure. « Elle est le parent pauvre des mobilités alors que c’est le maillon le plus constitutif de la chaîne, théorise une formatrice de l’Académie des mobilités actives [Adma], Léa Devun. On est tous piétons au quotidien, c’est tellement inné qu’on ne s’en rend pas compte. » Les enquêtes de terrain montrent d’ailleurs que ce mode est toujours sous-estimé. Or, « 100 % de nos déplacements l’engagent », observe le codirecteur de l’Ecole d’urbanisme de Paris, Jérôme Monnet, en rappelant les « microtrajets », comme aller de son domicile à un arrêt de bus… ou à sa voiture.
C’est dans le but de se créer une « identité », à l’instar de celle construite au fil des ans par les associations dédiées au vélo, que le collectif Place aux piétons a lancé, fin 2020, un baromètre des villes marchables. La deuxième édition livrera ses résultats en septembre. « Avec cet outil, les collectivités disposent d’informations utiles pour nourrir ou débuter leurs plans “marche” », escompte le Club des villes et territoires cyclables et marchables. Sa présidente, la maire de Dainville (5 800 hab., Pas-de-Calais), Françoise Rossignol, assure que les premiers résultats « ont amené des communes à réfléchir au sujet, globalement ou parce qu’ils ont révélé des points noirs ». Chef de projet « mobilités actives » à Plaine commune, un établissement public territorial réunissant neuf communes en Seine-Saint-Denis, Martin Glichitch salue les « vigies » qui répondent à la consultation en ligne, et il se dit impatient de savoir « comment la situation a évolué » depuis le baromètre précédent sur son territoire.
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